Deux tiers des Français (66%) se déclarent aujourd’hui « résignés » (30%) voire « révoltés » (36%) à l’évocation de la situation économique et sociale actuelle de la France, les « confiants » (20%) ou « enthousiastes » (3%) ne représentant même pas une personne sur quatre, quand 11% admettent leur « indifférence » face à la situation du pays. Pour majoritairement négatif qu’il soit, ce constat est cependant en amélioration comparé à de précédentes mesures : en effet, « l’état d’esprit négatif » touchait 71% des interviewés en octobre 2017 et même plus de 80% entre octobre 2011 et juillet 2013 – il faut remonter jusqu’à septembre 2010 pour retrouver un taux aussi bas qu’aujourd’hui (66% à l’époque). Sur l’adjectif « confiant », cité par 20% des Français, on voit cependant se dessiner d’importantes fractures. De sexe, tout d’abord, avec 27% d’hommes confiants contre 13% seulement chez les femmes, ces dernières se montrant en revanche beaucoup plus « révoltées » (42%, contre 30% chez les hommes), dans un climat de refus affirmé des violences faites aux femmes. Le clivage sur la confiance est également générationnel (11% chez les moins de 35 ans contre 23% chez leurs aînés), professionnel (14% seulement chez les ouvriers), géographique (15% dans les communes rurales versus 27% en région parisienne) et éminemment politique : 61% des sympathisants de La République en Marche se disent « confiants », contre seulement 9% chez les proches de la France Insoumise et 6% au Front National.
Suivant une tendance similaire, une majorité de Français (54%) anticipe une « explosion sociale » dans les prochains mois, de chiffre étant nettement en dessous de ceux mesurés depuis 1998 (de 64 à 76%). A ce titre, les sympathisants du parti du Président de la République se montrent encore une fois beaucoup plus confiants que le reste de la population : ils sont seulement 36% à craindre une explosion sociale.
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