Alors que la mise en examen d’Agnès Buzyn par la Cour de justice de la République pour « mise en danger de la vie d’autrui » sonne comme un coup de tonnerre pour la gestion de la crise sanitaire par l’exécutif, cette décision apparaît aujourd’hui validée par une large majorité des Français : 60% considèrent qu’il est « justifié » que des ministres soient poursuivis par la justice sur leur gestion de la crise sanitaire, alors même que celle-ci n’est pas finie – ils sont même un tiers (33%) à voir ces poursuites comme « tout à fait » justifiées.
Fait rare : cette justification prêtée aux poursuites est majoritaire dans la quasi-totalité des catégories de population, à l’exception notable des sympathisants de La République en Marche (25%) et les électeurs d’Emmanuel Macron (45%) au premier tour de l’élection présidentielle de 2017. Sans surprise, les proches de La France Insoumise (85%, dont 55% « tout à fait ») et ceux du Rassemblement National (72%, dont 48% de « tout à fait ») apparaissent comme les plus virulents à l’égard des ministres, comme les 25-34 ans (70%) et les catégories populaires (74%).