L’assassinat du professeur d’histoire-géographie, Samuel Paty, pour avoir fait un cours sur la liberté d’expression en montrant à ses élèves des caricatures du prophète de l’Islam issues du journal satirique Charlie Hebdo a suscité l’émoi et l’indignation de la population française et des acteurs publics. C’est dans ce contexte que le sondage Ifop-Fiducial pour CNews et Sud Radio a voulu interroger les Français sur leur perception de la menace terroriste et de la lutte contre l’islamisme radical.
Suite à cet attentat, 89% des personnes interrogées considèrent la menace terroriste comme élevée, dont même 38% très élevée. Ce dernier taux connait une large augmentation par rapport au mois dernier mais n’atteint pas la barre des 50% souvent dépassée en 2015. Dans la continuité de cette menace perçue, 87% des Français se disent d’accord avec le fait que la laïcité est aujourd’hui en danger en France, et 79% que l’islamisme a déclaré la guerre à la nation et à la République.
Si le gouvernement bénéficie d’un taux de confiance de 40% pour lutter contre le terrorisme, dans le détail, le duo président et Premier ministre acquiert 37% de confiance pour lutter contre l’islamisme, tout comme le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Dans un contexte de confiance envers le gouvernement mitigé, Marine Le Pen semble être la personnalité politique incarnant le mieux cette thématique avec un taux de confiance de 44%, qui demeure toutefois minoritaire.
A gauche, François Hollande atteint 23% de confiance, suivi de la maire de Paris, Anne Hidalgo (22%). Par ailleurs, le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon n’apparait pas comme une personnalité politique en capacité de mener la lutte contre l’islamisme, avec seulement 18% des Français lui faisant confiance, dont 50% déclarant ne pas du tout lui faire confiance.
Cette étude permet également de saisir le soutien de l’opinion publique au corps enseignant puisque 78% des Français considèrent qu’il est justifié que les professeurs montrent à leurs élèves des dessins caricaturant ou de moquant des religions afin d’illustrer les formes de liberté d’expression. Toutefois, 24% d’entre eux semblent penser que les enseignants ne sont pas assez soutenus en cas d’incidents en classe comme cela a pu être le cas de Samuel Paty.
Concernant la proposition de ministre de l’Intérieur de dissoudre le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), les Français y semblent plutôt favorables avec un taux d’adhésion de 76%.
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Droit au blasphème, caricatures, liberté d’expression… Les Français sont ils encore « Charlie » ?