La quatrième enquête Ifop-Fiducial menée dans le cadre des petits déjeuners organisés par la Fondation Concorde en partenariat avec Public Sénat livre les enseignements suivants sur Bruno Le Maire.
En dépit de son entrée plus récente en politique que ses principaux adversaires de la Primaire, Bruno Le Maire bénéficie déjà d’une image forte quoique contrastée. En premier lieu, lui sont majoritairement associées des qualités rappelant celles prêtées au candidat Nicolas Sarkozy de 2007, à savoir le dynamisme (58%) et le courage (53%). Ces deux dimensions s’avèrent particulièrement soulignées par les proches du Centre (87% pour le courage) et par les sympathisants des Républicains (73% pour le dynamisme), lesquels considèrent également majoritairement (à 57%) que Bruno Le Maire a de l’autorité.
Toutefois, une part moins importante de Français interrogés, de l’ordre de quatre sur dix, perçoit le député de l’Eure comme une personnalité comprenant les problèmes des Français ou capable de tenir ses engagements. Pour autant, on observe sur ces dimensions un regard nettement plus bienveillant auprès des sympathisants des Républicains (61% s’agissant de la capacité à tenir ses engagements) et surtout parmi les électeurs se disant tout à fait certains de voter au premier tour de la primaire (57% pour la compréhension des problèmes des Français).
L’engagement de Bruno Le Maire dans la course présidentielle est majoritairement appréhendé par les Français à travers le prisme de la sincérité. En effet, 58% des personnes interrogées estiment qu’il a envie de servir la France, un score qui culmine à 77% chez les sympathisants des Républicains voire à 93% parmi les proches de l’UDI. De la même manière mais à un degré d’intensité moindre, on lui crédite l’envie de vraiment changer les choses (47%) voire le fait d’avoir un projet pour le pays (44%, jusqu’à 61% pour les sympathisants LR).
Pour autant, la reconnaissance de ces capacités n’empêche pas l’émergence d’un doute majoritaire s’agissant de la capacité effective de Bruno Le Maire à réellement réformer. Ainsi, seul un gros tiers des Français le juge capable de bousculer les conservatismes et les blocages de la société, de réformer le pays ou de le sortir de la crise. Néanmoins, sur ces dimensions à propos desquelles le jugement des Français est marqué par un scepticisme majeur à l’égard du personnel politique, Bruno Le Maire bénéficie d’un crédit supérieur, de l’ordre de 50% à 60%, chez les sympathisants de droite et du centre, voire parmi les électeurs potentiels de la primaire du 20 novembre.
Actuellement positionné comme outsider dans les enquêtes d’opinion relatives à la « course » à la primaire du 20 et 27 novembre, Bruno Le Maire demeure toutefois majoritairement perçu comme un bon candidat pour la droite et le centre par les sympathisants de l’UDI (68%) et des Républicains (58%), voire par 55% des électeurs potentiels de la primaire. De la même manière, dans un contexte de défiance massive à l’égard de la gauche de gouvernement, à un an de la fin du mandat de François Hollande, une majorité de Français le juge capable de battre le candidat socialiste (53% voire 83% auprès des sympathisants de l’UDI et 72% auprès de ceux des Républicains).
Pour autant, il demeure des interrogations quant à la capacité de Bruno Le Maire à remporter la primaire, puis l’élection présidentielle (70% des Français répondent par la négative). Ce doute existe également, quoique de façon moins forte (à hauteur de 55%), chez les sympathisants de droite et du centre. Là réside, à un peu moins de six mois avant la primaire, le défi majeur que doit relever Bruno Le Maire : cultiver sa distinction avec ses adversaires, notamment à travers l’angle du renouveau tout en dissipant les interrogations des électeurs potentiels sur sa capacité à incarner l’alternance.
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