A quelques jours de l’émission télévisée de Nicolas Sarkozy, jeudi prochain, et en plein bras de fer avec les Allemands sur la méthodologie à suivre pour sauver la zone euro, l’Ifop a réalisé une étude pour le JDD et Maximal Productions sur les “Français et la crise”. “Ce sondage met en exergue le malaise des Français, explique Frédéric Dabi, directeur du Pôle opinion de l’Ifop. Pour eux, il s’agit d’une crise grave dont ils ne voient pas la sortie et sur laquelle les politiques ne peuvent pas peser”. En effet, 53% des personnes interrogées se disent “révoltés” de cette situation tandis que 29% sont “résignés”.
“A travers cette enquête, on voit aussi l’impact que la crise financière provoque sur le niveau de vie des Français”, note Frédéric Dabi. Pour 79% d’entre eux, il s’agit de la crise “la plus grave” de ces dernières années. Et le pessimisme demeure. Seuls 4% des sondés estiment que la sortie de crise est prévue pour les six prochains mois. Au contraire, 46% des personnes interrogées pensent qu’elle n’interviendra pas avant 2014. Par ailleurs, les Français sont prêts à des sacrifices : 57% d’entre eux accepteront à des “mesures douloureuses et difficiles”.
Quant aux causes de cette crise, les sondés fustigent les acteurs financiers et économiques. Près de 52% des Français estiment que les marchés ou les banques sont responsables de la situation. Le gouvernement vient en seconde position (avec 26%). L’Union européenne n’est en revanche pas pointée du doigt – seuls 10% des Français la considèrent responsable de la crise actuelle. “Paradoxalement, alors que leur attachement à l’UE est souvent ténu, les Français sont pour plus d’Europe. Tout se passe comme si l’ampleur de la crise favorisait l’idée d’un « plus d’Europe » dans l’opinion”, analyse Frédéric Dabi. Pour preuve, une majorité d’entre eux soutient la création d’un ministère commun de l’économie et des finances européen.
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