Face à une inflation galopante et inédite depuis de nombreuses années, l’indexation des salaires sur les prix a été mise sur la table comme solution par plusieurs voix à gauche. Ce mécanisme avait pourtant été abandonné en France début 1983 (aujourd’hui seul le SMIC l’est encore), accusé d’être lui-même générateur de hausse des prix. Dans une conjoncture difficile, tout semble cependant en place dans l’opinion pour un retour de l’indexation des salaires sur les prix.
Notre étude fait en effet le constat d’un quasi-consensus en faveur d’une indexation des salaires sur l’inflation comme c’était le cas jusqu’en 1982 : autrement dit, 87% des Français sont aujourd’hui d’accord avec la proposition portée par la CGT ! Ils sont même une petite moitié (44%) à déclarer souhaiter « tout à fait » le retour de ces mécanismes. Et si la proposition convainc à gauche (94% des sympathisants des partis de ce bord souhaitant le retour du mécanisme), elle est loin de déplaire à droite (85% de soutien parmi les proches des Républicains), à l’extrême droite (90% des proches du Rassemblement National) ou même au sein de la majorité (84% des sympathisants de Renaissance). A noter que les macronistes sont tout de même les moins enthousiastes à cette idée (« seulement » 23% d’entre eux souhaitent tout à fait l’indexation).
Au-delà, la concorde règne sur ce point dans toutes les franges de la population. 88% des salariés, (les premiers concernés, donc) souhaitent l’indexation mais c’est tout autant le cas des retraités (89%). Toutes les tranches d’âges y sont très majoritairement favorables malgré un soutien bien moins intense parmi les moins de 25 ans : 26% le souhaitent « tout à fait » contre 48% des plus de 35 ans (soit le double !). Les jeunes, n’ayant pas connu le mécanisme, sont donc les moins fervents soutiens de cette mesure alors que leur génération subit davantage la précarité de manière générale. Géographiquement, là aussi l’indexation des salaires sur l’inflation fait consensus malgré un soutien global plus fort parmi les ruraux (91%) que les habitants de l’agglomération parisienne (84%).