9ème baromètre annuel de la compétitivité de l’économie française.
Syntec Conseil, le syndicat professionnel des sociétés de conseil, dévoile les résultats de son 9èmebaromètre annuel de la compétitivité de l’économie française. Conduit par l’Ifop auprès de 302 cadres dirigeants, il montre qu’après trois ans d’amélioration, le choc provoqué par le Covid-19 oblige le gouvernement, les entreprises et la société à repenser leur modèle et revoir leur fonctionnement
Une amélioration nette de la compétitivité en 2019
La crise du covid-19 survient alors que les réformes structurelles menées par le gouvernement commençaient à porter leurs fruits de façon tangible en 2019.
La perception de la compétitivité des entreprises françaises par rapport à leurs concurrents européens s’était en effet nettement améliorée en 2019 : 45% des répondants considèrent ainsi que la compétitivité des entreprises de leur secteur avait progressé en 2019, un niveau record depuis que Syntec Conseil suit cet indicateur. A titre de comparaison, ce ratio atteignait 24% en 2018. Pour les cadres dirigeants, les réformes menées par le gouvernement ces dernières années soutiennent la compétitivité des entreprises françaises, en particulier la baisse du taux d’impôts sur les sociétés (citée par 40%), l’exonération des cotisations sur les heures supplémentaires (39%) et la transformation du CICE (31%).
L’analyse des indicateurs macro et microéconomiques confirme cette embellie en 2019: La croissance économique (1,5%) a dépassé celle de la Zone Euro (1,2%) pour la première fois depuis 2013. Le taux de chômage a continué à baisser tandis que la croissance de l’emploi industriel observée depuis fin 2017 s’est poursuivie. Le déficit de la balance commerciale s’est réduit et l’image de la France auprès des investisseurs étrangers a continué à progresser. Au niveau des entreprises, la dynamique est également positive avec un nombre de défaillances en baisse de 5% et des créations d’entreprises en hausse de 18%.
Toutefois l’enquête montre la persistance de certains freins structurels déjà bien identifiés : malgré les réformes des dernières années, la fiscalité sur les entreprises (citée par 37% des répondants), le coût de la main d’œuvre (35%) et les contraintes réglementaires (34%) restent excessives et continuent de peser négativement sur la performance des entreprises, a fortiori dans le contexte de la crise provoquée par le Covid-19.
… interrompue par le Covid-19 ?
- La crise a fortement impacté les entreprises françaises et suscite de nouveaux enjeux pour les mois à venir
L’enquête montre très clairement que la crise sanitaire a eu un impact immédiat et brutal sur l’activité. 37% des cadres dirigeants interrogés s’attendent ainsi à une perte de chiffre d’affaire de plus de 30 % au premier semestre par rapport à leurs objectifs d’avant crise. Et ce chiffre atteint 50% dans le secteur du commerce. Conséquence logique, plus de 60% des répondants déclarent que leur entreprise a réduit sa masse salariale, de façon temporaire ou durable. Les réductions d’effectifs ont été plus importantes dans les petites structures, concernant 79% des entreprises ayant un CA compris entre 5 et 20 M€ (28% pour les seules réductions d’effectifs durables), contre 47% des entreprises dont le CA est supérieur à 300M€ (11% pour les réductions d’effectifs durables).
La crise suscite également de nouveaux enjeux pour les entreprises dans les mois à venir. Confinement oblige, l’adaptation des modes de travail (33% des réponses au global – 58% pour les secteurs de la finance et de l’assurance) est citée par les cadres dirigeants comme leur première priorité pour la reprise, suivie par l’adaptation aux nouveaux besoins des clients (31%) et l’optimisation de la gestion de la trésorerie (22%).
- Si le gouvernement a su prendre les mesures nécessaires face à la crise, les entreprises attendent de nouvelles orientations à l’avenir
L’enquête montre que les cadres dirigeants plébiscitent largement la réaction du gouvernement pendant la crise. Parmi les mesures jugées les plus efficaces pour atténuer les effets de la crise, figurent en tête le dispositif du chômage partiel (88%) suivi par la garantie par l’Etat des prêts accordés aux entreprises (82%) et les remises d’impôts directs (79%).
La crise doit néanmoins amener le gouvernement à réorienter son action et revoir son calendrier de réformes. Ainsi, 55% des cadres interrogés plaident pour une accélération de la baisse de la fiscalité sur les entreprises. Inversement, près de 40% d’entre eux pensent que les réformes des retraites et de l’assurance chômage pourraient être repoussées.
Les responsables d’entreprises appellent également à une revue des orientations budgétaires. 70% des sondés appellent ainsi l’Etat à réduire ses dépenses. Parmi eux, la majorité (représentant 45% du total des répondants) plaide pour une réduction des dépenses inefficaces pour les réorienter sur les grands enjeux stratégiques, en particulier sanitaires et environnementaux.