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Le moral des dirigeants d’entreprise – Vague 7

La situation économique française reste un sujet de préoccupation majeur pour les dirigeants d’entreprise, porté par la crainte de l’augmentation des prix et des tensions sociales ainsi que la persistance des difficultés de recrutement – bien qu’en baisse. En parallèle, leur confiance dans la capacité des économies française et européenne à surmonter les crises continuent de s’éroder sérieusement.

 

Une minorité de dirigeants (43%) se déclare optimiste vis-à-vis de la situation économique française, dont seulement 2% « très optimistes ».

 

Malgré une légère de hausse de 3 points par rapport à la précédente mesure, ce score demeure minoritaire depuis début 2023, et la progression fulgurante de l’optimisme vis-à-vis de la situation de son entreprise (+13 points, voir plus loin) ne s’accompagne pas d’une dynamique similaire en ce qui concerne la situation nationale. Dans le détail, les dirigeants d’entreprise du commerce sont légèrement plus optimistes qu’en moyenne (+3 points) quant à la situation économique du pays.

 

Invités à se prononcer sur leurs principales craintes pour les mois qui viennent, 45% des chefs d’entreprise mentionnent (de façon stable par rapport à la précédente mesure) l’augmentation des prix, dont 23% en première citation.

 

Si les difficultés de recrutement demeurent elles-aussi importantes (40%, dont 23% en premier), elles figurent cette fois en deuxième position alors qu’elles constituaient la première crainte en juin 2023, enregistrant une baisse de 8 points par rapport à juin 2023.

 

Eléments venant s’inscrire dans le contexte des différentes crises et l’érosion de la confiance envers les économies française et européenne, les craintes vis-à-vis de la conjoncture nationale et internationale qui pourraient entraîner un ralentissement de l’activité inquiètent davantage les chefs d’entreprise, à hauteur de 29% (+7 points, dont 16% qui les citent en premier). Les tensions sociales représentent également une source d’inquiétude pour 20% des dirigeants (dont 10% en premier), un score en hausse de 6 points par rapport à juin 2023.

 

De façon plus marginale, les difficultés rencontrées par les fournisseurs et les clients ainsi que les difficultés de trésorerie préoccupent moins 2 chefs d’entreprise sur 10 au total (respectivement 18%, -3 points et 17%, +3 points) ; tandis que 14% s’inquiètent des difficultés d’approvisionnement (en baisse de 5 points) et 13% du gel des budgets en raison d’un comportement trop prudent de la part des entreprises (-3 points).

 

De surcroît, la confiance des dirigeants dans la capacité des économies française et européenne à surmonter la crise n’a jamais été aussi faible depuis le début du baromètre.

 

A peine plus d’un chef d’entreprise sur deux (56%) a confiance en l’économie française, dont 6% « tout à fait confiance », contre 67% en juin 2023 (-11 points) et 71% en janvier 2023 (-15 points). Il s’agit du plus faible score enregistré depuis le début du baromètre en août 2020, puisque les scores de confiance s’échelonnaient de 61% à 78% selon les différentes mesures.

53% disent avoir confiance en l’économie européenne (dont 3% « tout à fait confiance », contre 7% en juin 2023), contre 71% en juin 2023 (-18 points) et 78% en janvier 2023 (-25 points). Il s’agit là-aussi du score le plus bas jamais atteint, les scores de confiance s’échelonnant auparavant de 71% à 83%.

 

Sur ces deux indicateurs, les dirigeants du BTP figurent parmi les plus défiants (respectivement 52% de confiance s’agissant de l’économie française, soit -4 points vs moyenne, et 40% de confiance s’agissant de l’économie européenne, soit -13 points) car toujours en proie aux difficultés de recrutement, à l’augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières au regard des nouvelles normes environnementales. Les dirigeants du commerce sont quant à eux plus confiants (59% sur les deux indicateurs, soit +3 points et +6 points par rapport à la moyenne).

 

 

Pour autant, l’optimisme des dirigeants vis-à-vis de la situation économique de leur entreprise enregistre une hausse très importante, en lien avec une confiance renforcée dans la capacité des acteurs de leur environnement de proximité à surmonter les crises et une situation financière jugée saine et stable dans le temps.

 

L’optimisme des dirigeants vis-à-vis de la situation de leur entreprise enregistre une hausse très importante et atteint le plus haut niveau observé depuis le début du baromètre.

 

86% des dirigeants se déclarent optimistes vis-à-vis de la situation de leur entreprise, dont 13% « très optimistes ». Ce score enregistre une hausse significative de 13 points par rapport à la précédente mesure, soit le plus haut niveau observé depuis le début du baromètre.

 

Dans le détail, les dirigeants d’entreprise dans les secteurs du commerce et des services sont légèrement plus optimistes qu’en moyenne par rapport à la situation de leur entreprise (+2 points) tandis que les dirigeants de l’agriculture et de l’industrie et ceux du BTP sont un peu en retrait (respectivement -6 points et -2 points par rapport à la moyenne).

 

En parallèle, les chefs d’entreprise témoignent d’un niveau de confiance accru envers les acteurs de leur environnement de proximité pour surmonter la crise.

 

88% se déclarent confiants vis-à-vis de la capacité de leur propre entreprise à surmonter la crise, dont 17% « tout à fait confiants ». Ce score enregistre une hausse de 4 points par rapport à juin 2023 et revient au niveau observé en janvier 2023. De la même manière, 82% disent avoir confiance en leurs clients et en la région d’implantation de leur entreprise pour surmonter la crise (+6 points), dont 9% qui ont « tout à fait confiance ».

 

Le fait que le carnet de commande des entreprises soit rempli constitue par ailleurs la première raison d’espérer quant à la situation économique actuelle.

 

58% des chefs d’entreprise mentionnent le fait que le carnet de commande soit rempli (dont 35% en premier) – un score en hausse de +11 points par rapport à juin 2023. Celui-ci n’a même jamais atteint depuis la première mesure en août 2022, et devient pour la première fois – et largement – majoritaire.

 

45% espèrent ensuite constater une amélioration de la conjoncture nationale et internationale (+2 points par rapport à la précédente mesure).

 

Autres signaux nettement positifs, 44% entrevoient un moindre impact de la crise sur leur secteur d’activité (+11 points), et 43% se réjouissent de l’absence de difficultés de trésorerie (+6 points).

 

 

Moins de 2 chefs d’entreprise sur 10 (18%) considèrent que la situation financière de leur entreprise s’est détériorée par rapport à l’année dernière, alors qu’ils étaient 27% lors de la dernière mesure (soit un écart de 9 points).

 

A l’inverse, ils sont sensiblement plus nombreux à déclarer que celle-ci est restée stable (65%, +12 points vs juin 2023), tandis que 17% considèrent qu’elle s’est améliorée (-3 points).

 

Dans le détail, les chefs d’entreprises du BTP sont parmi les plus nombreux à témoigner d’une stabilité financière (78%, +13 points par rapport à la moyenne) tandis qu’ils comptent parmi les moins nombreux à considérer une détérioration (12%, -6 points vs moyenne).

 

 

Les chefs d’entreprise témoignent de surcroît d’aspects très positifs sur la situation de leur entreprise :

  • Plus de 9 dirigeants sur 10 (91%) considèrent la situation financière de leur entreprise comme saine (dont 13% « très saine »), un score en hausse de 9 points par rapport à juin 2023 et très homogène à travers les différents secteurs d’activité. Là encore, il s’agit du plus haut score enregistré depuis le début du baromètre.

 

  • 96% des dirigeants revendiquent également une bonne santé du dialogue social au sein de leur entreprise, dont 30% qui la considèrent « très bonne ». Si le score global s’avère très stable dans le temps et à nouveau homogène à travers les différents secteurs d’activité, il est important de souligner que la proportion de chefs d’entreprise qui considèrent la qualité du dialogue social comme « très bonne » enregistre une baisse conséquente de 15 points par rapport à la précédente mesure de juin 2023.

 

  • Enfin, près d’¼ des dirigeants (23%) prévoient une amélioration de la situation financière de leur entreprise au cours des 6 prochains mois (score en légère baisse de 2 points par rapport à juin 2023), tandis que 71% optent pour sa stabilisation (+5 points) et seuls 6% anticipent une détérioration (-3 points par rapport à juin 2023 et -6 points août 2022). Plus précisément, les dirigeants du BTP sont ceux qui misent le plus sur la stabilité de leur situation financière (81%, +10 points vs moyenne), tandis que les dirigeants du commerce sont surreprésentés parmi ceux qui pensent qu’elle se pourrait se détériorer (11%, +5 points vs moyenne), sans doute en lien avec un contexte économique et une crise du pouvoir d’achat jugés peu propices à l’épanouissement de leurs activités.

 

Dans ce contexte de grande stabilité pour les entreprises, les dirigeants semblent davantage vouloir privilégier le statu quo et moins investir dans certains éléments de leur activité, comme un retour à la tendance qui avait été observée sur le long terme, ante juin 2023.

 

Ainsi, ils ne sont plus que 38% à avoir l’intention d’augmenter leurs projets de développement dans les mois qui viennent (-4 points vs juin 2023), et 32% à songer à augmenter la masse salariale à travers la rémunération de leurs collaborateurs et les effectifs (une baisse respective de 15 points et 5 points). 30% ont ensuite l’intention d’augmenter leurs investissements (+2 points), 26% les projets de communication (-3 points) et seulement 18% les projets de recherche (-6 points).  in Si le fait de « ne rien changer » constitue toujours la majorité des intentions sur l’ensemble de ces éléments, ces scores s’échelonnent désormais de de 57% à 67%, contre 52% à 64% en juin 2023.

 

A nouveau, la réduction des dépenses dans ces différents domaines n’est envisagée que de façon de marginale par les chefs d’entreprise (de 1% s’agissant de la rémunération des collaborateurs à 5% s’agissant des investissements).

 

Enfin, à l’exception des dirigeants du secteur du commerce qui anticipent toujours plus fortement qu’en moyenne les répercussions des crises successives (guerre en Ukraine, inflation, augmentation des prix de l’énergie) à toutes les échelles, les chefs d’entreprise semblent sensiblement moins préoccupés qu’en 2023 à différents niveaux, bien que l’ensemble des scores demeure nettement majoritaire.

 

83% anticipent de fortes répercussions des crises sur l’économie française, dont 16% « très fortes », contre 88% en juin 2023 (-5 points) et 92% en janvier 2023 (-9 points).

 

80% s’inquiètent également de fortes répercussions sur l’économie européenne (-6 points vs juin 2023 et -9 points vs janvier 2023), dont 17% qui redoutent de « très fortes » répercussions. 70% des chefs d’entreprise redoutent ensuite des répercussions sur leurs clients (-4 points vs juin 2023 et -7 points vs janvier 2023), dont 10% des répercussions « très fortes », un score là-aussi en baisse de 7 points.

 

Plus loin derrière, 65% anticipent de fortes répercussions sur la région d’implantation de leur entreprise (dont 12% « très fortes ») et sur leur propre entreprise (dont 7% « très fortes », un dernier score divisé par 2 vs juin 2023). Ces deux scores globaux enregistrent tous deux une baisse de 4 points par rapport à la précédente mesure et près de 10 points par rapport à janvier 2023.

 

A noter, les scores concernant la crainte de fortes répercussions des crises sur l’économie française, sur l’économie européenne et sur la région d’implantation de l’entreprise constituent les mesures les plus faibles observées depuis le début du baromètre.

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Les Résultats

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès de 450 chefs d’entreprises, échantillon représentatif des entreprises françaises de 10 salariés et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de secteur d’activité, de taille de l’entreprise et de région (IDF / Province). Les interviews ont été réalisées par téléphone du 26 février au 15 mars 2024.

Vos interlocuteurs

Frédéric Dabi Directeur Général Opinion France

Flora Baumlin Directrice de Clientèle, Corporate & Work Experience

Chloé Tegny Chargée d’études - Opinion & Stratégies d’Entreprises

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