63 % des Italiens interrogés par l’Ifop ont entendu parler du projet d’achat de Parmalat par l’entreprise française Lactalis. Si cette affaire fait grand bruit de l’autre côté des Alpes, on notera néanmoins que 59 % des moins de 35 ans n’ont pas suivi la polémique. Alors qu’une partie du patronat italien se mobilise aux côtés du gouvernement italien face à ce qui est considéré comme une nouvelle perte de souveraineté économique (notamment après le rachat de Bulgari par LVMH), l’opinion publique transalpine est très partagée. 53 % estiment ainsi que « les pouvoirs publics et les banques doivent se mobiliser pour que Parmalat ne soit pas racheté par une entreprise française » contre 47 % qui jugent « qu’il faut laisser faire le marché : les pouvoirs publics et les banques n’ont pas à intervenir dans ce genre de dossier ». Les 65 ans et plus sont nettement plus sensibles à la défense du patriotisme économique (61 %) dans ce dossier alors que les jeunes sont moins adeptes de l’interventionnisme (49 % seulement). Alors que le projet d’OPA sur Danone avait fait l’objet en France d’une véritable levée de boucliers, les réactions semblent aujourd’hui moins véhémentes en Italie peut être en partie du fait d’un déficit de crédibilité de certains acteurs. En effet, parmi les personnes qui souhaitent une intervention, 68 % ne font plutôt pas confiance au gouvernement italien sur ce dossier et 58 % en ce qui concerne les banques italiennes. Si un chevalier blanc pouvait se déclarer il serait uniquement à rechercher du côté des grands groupes industriels italiens qui eux ont la confiance de 68 % des personnes favorables à une mobilisation.
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