Sondage Ifop-Fiducial pour LCI et Le FIgaro sur le climat politique en Hauts-de-France pour les élections régionales de 2021
- Xavier Bertrand apparaît en situation de force à un mois du scrutin. En tête au 1er tour et en situation de l’emporter au second, la liste menée par président de la majorité régionale sortante apparait « attrape tout ». Sa liste parvient en effet à rassembler très largement l’électorat de droite (71% des électeurs Fillon 2017), mais surtout à siphonner l’électorat d’Emmanuel Macron (41%), voire à percer à gauche (20% des mélenchonistes)… voire dans l’électorat frontiste (15% des électeurs Le Pen des régionales). Dans ce contexte, le rapport de forces observé aux élections régionales précédentes est bouleversé : quand Marine Le Pen en 2015 devançait Xavier Bertrand de plus de plus de 15 points, ce dernier obtient à date 3 points de plus que Sébastien Chenu.
- La liste du Rassemblement National émerge à un niveau d’intentions de vote élevé, supérieur à l’étiage de Marine Le Pen dans cette région à l’élection présidentielle de 2017 (31%). L’écart observé entre Sébastien Chenu et Xavier Bertrand demeure ténu, se situant dans la marge d’erreur. Dans ce contexte, l’ordre d’arrivée entre les deux listes favorites reste incertain dans la dernière ligne droite avant le 1er tour. Sébastien Chenu peut d’ailleurs compter sur un électorat RN mobilisé et très certain de son choix (88%, contre 66% pour la liste Bertrand). Dans le détail, et en miroir du contraste LREM-RN observé aux élections depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les listes de Xavier Bertrand et de Sébastien Chenu attirent des électorats antagonistes : le président sortant capitalise chez les plus âgés, les CSP+ et les diplômés, quand le challenger trouve des appuis massifs chez les jeunes, les CSP- et les moins diplômés.
- La liste de la gauche unie comme celle de la majorité présidentielle ne semblent pas en mesure de troubler le match entre Xavier Bertrand et le Rassemblement National. Les intentions de vote en faveur de Karima Delli s’avèrent systématiquement inférieures à celles mesurées pour la gauche à tous les scrutins précédents (24,8% au 1er tour de 2017, 28,2% aux dernières régionales). Tout se passe comme si l’union « arithmétique » des forces de gauche ne parvenait pas à créer une dynamique électorale. La situation de la République en Marche apparait encore plus compliquée. L’arrivée comme tête de liste dans le Pas-de-Calais d’Éric Dupont-Moretti n’a pas eu d’effet quant à une remobilisation de l’électorat macronien. Se fait plus que jamais jour une incertitude quant à la capacité de la liste Pietraszewski à franchir le seuil des 10%, synonyme d’accès au second tour.
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