- Le Rassemblement National toujours en tête du rapport de forces électoral. A moins de trois semaines du premier tour, la liste RN conduite par Thierry Mariani émerge en tête des intentions de vote. Avec 39%, le transfuge des Républicains progresse d’un point depuis la dernière enquête Ifop-Fiducial pour LCI et Le Figaro et se rapproche de l’étiage du FN des élections régionales de 2015, au cours desquelles Marion Maréchal-Le Pen avait obtenu 40,6% au premier tour. A l’exception des jeunes électeurs (27%) et des cadres supérieurs (22%), le vote Mariani s’avère homogène à un haut niveau dans la plupart des catégories de population. Il dépasse les 40% chez les 35 ans et plus, les classes moyennes et le salariat, voire atteint 50% au sein des catégories populaires. Surtout, signe de la porosité entre électorats de droite et du RN, un tiers des électeurs de François Fillon à l’élection présidentielle de 2017 exprime une intention de vote en faveur de la liste RN. Dans ce contexte, celle-ci l’emporterait au second tour dans le cadre d’une triangulaire (43%, contre 38% pour la liste Muselier et 18% pour celle de gauche).
- Renaud Muselier en progrès, susceptible de l’emporter dans une configuration de duel. En dépit de cette poussée du RN, notre sondage confirme une forte incertitude quant à l’issue du scrutin dans cette région. En effet, fragilisé par les polémiques autour de l’accord avec La République en Marche, Renaud Muselier est plus que jamais candidat à sa réélection. Avec 35% des intentions de vote, son socle électoral est en hausse d’un point. En outre, il se situe très au-dessus du résultat de la droite aux dernières régionales qui, avec 26,5% pour la liste menée par Christian Estrosi, avait été devancée de 14 points par le FN. Bénéficiant de scores élevés dans un électorat âgé et issu des catégories supérieures, susceptible de se mobiliser le 20 juin, Renaud Muselier capte six électeurs de François Fillon sur dix (+3 points depuis notre dernière enquête). Dans le cadre d’un duel de second tour, sa liste l’emporterait de peu (51%) face à celle de Thierry Mariani. Cette configuration favorisant un vote anti-RN « d’élimination », selon l’expression « pasquaïenne », serait nettement plus favorable à Renaud Muselier qu’une triangulaire avec le RN et la liste de gauche.
- Une gauche en grande difficulté. Face au duel Muselier – Mariani, la gauche peine à exister. La liste conduite par Jean-Laurent Félizia ne recueille que 15% des intentions de vote. Le retrait de la liste LFI, testée lors de l’enquête précédente, ne modifie qu’à la marge son score (un point de plus seulement). Le poids de la gauche dans cette enquête apparait en baisse de 8 points par rapport à celui constaté aux dernières régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (23,1%). La liste Félizia n’obtient des scores supérieurs à sa moyenne que chez les jeunes, les cadres supérieurs et les salariés du secteur public. Sans connaître la moindre dynamique à trois semaines du scrutin, la liste de gauche semble « condamnée » à arbitrer le match entre la droite et le RN et, par-là, à subir des pressions quant à son éventuel retrait au soir du premier tour.