Réalisée après les attentats du 13 novembre, la 5ème enquête Ifop-Fiducial menée en PACA pour iTELE, Paris Match et Sud Radio montre pour la première fois que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pourrait basculer au Front national. En effet, la liste du Front national arrive en tête des intentions de vote en PACA aussi bien au premier tour qu’au second tour dans l’hypothèse d’une triangulaire.
Au premier tour, la liste conduite par Marion Maréchal-Le Pen émerge nettement en tête avec 37% des intentions de vote, soit un score supérieur aux résultats du Front National aux dernières élections européennes et départementales, et gagne 3 points d’intention de vote par rapport à la dernière enquête Ifop réalisée mi-octobre dans cette région (13-17 octobre).
La liste du Front National creuse ainsi l’écart avec la liste de la droite et du centre conduite par Christian Estrosi. De 2 points en octobre, cet écart atteint désormais 7 points. Le ferment de cette dynamique frontiste repose sur la captation toujours plus importante des électeurs de l’ex-UMP vers le Front National. Ainsi, un quart des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de la dernière présidentielle déclare une intention de vote en faveur de la liste conduite par Marion Maréchal-Le Pen, ce qui constitue le score le plus élevé observé par l’Ifop dans ces enquêtes régionales. La question d’un « renforcement » du potentiel électoral frontiste après les attentats du 13 novembre se doit d’être posée : 10% des électeurs actuels de Marion Maréchal-Le Pen exprimant une intention de vote en faveur de la liste du Front National déclarent avoir changé de vote après les attentats (6% seulement auprès de l’ensemble des électeurs interrogés).
La liste des Républicains, de l’UDI et du MoDem conduite par Christian Estrosi recueille quant à elle 30% des intentions de vote, soit un score en recul de deux points depuis octobre. Réalisant un score équivalent à son résultat aux dernières élections, la droite et le centre ne parviennent pas à contenir la montée du Front National en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Cette enquête confirme également la très grande difficulté électorale de la gauche aux commandes de cette région depuis 1998 et en situation de la perdre. Le total des intentions de vote en faveur des listes de gauche (hors extrême-gauche) s’établit à 29,5% contre 43% au scrutin régional de 2010. Tout juste peut-on observer une légère recomposition en son sein : la liste du Parti Socialiste et du Parti Radical de Gauche conduite par Christophe Castaner obtient 19% des intentions de vote, en progrès de 1 point, tandis que la liste du Front de Gauche et d’Europe Ecologie Les Verts subit un net recul de 3 points. Avec seulement 8,5% d’intentions de vote, la liste conduite par Sophie Camard passe sous le seuil des 10% des intentions de vote, synonyme de maintien au second tour.
Le second tour de cette enquête confirme le rapport de force issu du premier tour : la liste du Front National ne progresse que d’un point mais, avec 38% d’intentions de vote, devance désormais nettement la liste de droite et du centre (33%) et la liste de gauche (29%). Néanmoins, cette hypothèse de second tour face à laquelle les électeurs ont été placés ne permet pas par définition d’enregistrer la dynamique susceptible de bénéficier à la liste du Front National au soir du 6 décembre. Elle ne permet pas véritablement non plus de mesurer un phénomène de « vote utile » d’électeurs de gauche qui se rallieraient à la liste des Républicains, de l’UDI et du MoDem dans le but d’éviter que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ne bascule sous le giron du Front National.
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