A quelques mois de l’échéance, le sondage d’intention de vote réalisé en Occitanie par Ifop-Fiducial pour Sud Radio mesure un avantage à la présidente sortante, Carole Delga, en cas de division à droite de la droite. En effet, au premier tour, la liste de la majorité régionale (Parti socialiste, Parti communiste, PRG) recueillerait 25% des suffrages, largement devant celle du Rassemblement National conduite par Jean-Paul Garraud (16%), elle-même concurrencée à un niveau quasi équivalent par une hypothétique candidature de Robert Ménard, allié à Brigitte Barèges (14%). Suivraient la liste de La République en Marche et du Modem conduite par Vincent Terrail-Novès (12%), celle des Républicains et de l’UDI menée par Arnaud Viala (11%), d’Europe Ecologie Les Verts par Antoine Maurice (10%) et la liste de la France Insoumise conduite par Manuel Bompard (8%).
Dans le détail, Carole Delga parviendrait à récupérer 70% de son électorat de 2015, quand la liste du RN ne capterait « que » 54% des voix données à Louis Alliot aux dernières régionales, sous l’effet d’une concurrence de la liste Ménard-Barèges (qui bénéficierait du vote de 31% des électeurs Aliot). Rivale du Rassemblement National, cette dernière perturbe aussi le jeu à droite en captant 28% de l’électorat de François Fillon en 2017 et 12% de celui de Dominique Reynié en 2015. De la même manière, la liste de LREM et du Modem semble marcher sur les plates-bandes de l’électorat naturel des Républicains, en « détournant » 29% de l’électorat Fillon de 2017.
Malgré la porosité des électorats en raison d’une offre politique éclatée, on observe que les équilibres globaux sont relativement stables par rapport au premier tour des régionales de 2015 : la liste conduite par Carole Delga y avait rassemblé 24,4% des suffrages, celle de Louis Aliot 31,8% (contre 30% à date d’aujourd’hui si l’on additionne les intentions de vote pour les listes Garraud et Ménard-Barèges) et celle de Dominique Reynié 18,8% (un score pas si éloigné des 23% cumulés des listes LREM et LR dans la présente intention de vote). Outre la question d’une liste unique ou duale à la droite de la droite, l’incertitude pour les prochaines élections régionales en Occitanie tient dans les rapports de forces à gauche : avec respectivement 8% et 12% d’intentions de vote, LFI et EELV ne feraient séparément pas beaucoup mieux que la liste EELF-FG-PO de Gérard Onesta en 2015 (10,3%). Réunies, elles doubleraient le potentiel électoral de la gauche hors majorité régionale.