A trois semaines des élections régionales, la quatrième enquête Ifop-Fiducial, réalisée en Languedoc Roussillon / Midi-Pyrénées avant les attaques terroristes du 13 novembre, pour iTELE Paris Match et Sud Radio, révèle un rapport de forces favorable au Parti Socialiste mais recélant de nombreuses incertitudes.
En effet, la liste du PS et du PRG apparait en situation de l’emporter au soir du 13 décembre prochain. Avec 40% des intentions de vote au second tour, la liste conduite par Carole Delga devance nettement le Front National (31%) et plus encore la liste de la droite et du centre (29%). Pour autant, cette enquête pointe des fragilités pour le Parti Socialiste :
– D’une part, elle vient s’inscrire dans un contexte de recul de l’influence de la gauche dans cette nouvelle région. En effet, au 1er tour, le total des intentions de vote en faveur de la gauche (43%) apparait en baisse de près de 20 points par rapport aux élections régionales de 2010.
– D’autre part, le phénomène de fragmentation de la gauche, visible dans toutes les régions de l’hexagone, s’avère exacerbé en Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées avec pas moins de 5 listes (hors extrême gauche) au premier tour. Cette division a pour effet majeur pour le parti socialiste d’occuper une troisième place dans le rapport de force électoral (21% derrière les listes frontistes et Républicains – UDI – Modem), peu propice à l’installation d’une dynamique positive au soir du premier tour. Toutefois, la liste PS-PRG conduite par Carole Delga domine au sein de la gauche et devance nettement la liste d’Europe Ecologie – Les Verts et du front de Gauche conduite par Gérard Onesta qui, avec 12% d’intentions de vote, peine à constituer une réelle alternative au vote PS.
C’est le Front National qui profite le plus de cette dispersion des forces de gauche. En effet, avec 29% des intentions de vote, la liste conduite par Louis Aliot devance la liste socialiste de 8 points et celle de Dominique Reynié de 6,5 points. Surperformant davantage en Languedoc Roussillon (32%) qu’en Midi Pyrénées (25%), la liste frontiste recueille des scores particulièrement élevés parmi les électeurs de moins de 35 ans (35%), les commerçants (43%) et les catégories populaires (42% chez les ouvriers et les employés).
Enfin, la tête de liste des Républicains, de l’UDI et du Modem, Dominique Reynié apparaît en difficulté. Il obtient 22,5% au premier tour, soit un score à l’étiage du résultat « plancher » de la droite et du centre lors des dernières élections régionales. De plus, il enregistre une baisse de 2,5 points par rapport à la dernière enquête Ifop d’octobre dernier et voit son avance sur la liste socialiste passée de 5 points à 1,5. Notons une « fuite » importante dans cette région d’électeurs de droite vers le Front National : 18% des anciens électeurs de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012 déclarent, dans la perspective du 6 décembre, une intention de vote en faveur du Front National. Cette compétition entre Les Républicains et le Front National laisse entrevoir un ordre d’arrivée incertaine au second tour entre ces deux forces. Dans la lutte pour la seconde place derrière la liste de gauche, cette enquête indique une légère avance en faveur de la liste conduite par Louis Alliot (31%) sur celle menée par Dominique Reynié (29%).
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