A quinze jours du premier tour du scrutin municipal de Paris, la dernière enquête Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio confirme une incertitude jamais vue dans une élection parisienne avec un écart, entre les 3 principales prétendantes, de seulement 5 points. Surtout, ce sondage marque un véritable tournant dans le rapport de force électoral.
En effet, avec un quart des intentions de vote, Rachida Dati émerge pour la première fois en tête de la course à l’Hôtel de Ville et devance d’un point Anne Hidalgo. La Maire du 7eme arrondissement, après la hausse de 3 points observée dans l’enquête de la semaine dernière, progresse de nouveau de 3 points. Au cœur de cette dynamique spectaculaire bénéficiant à une candidate qui recueillait à peine 15% en septembre dernier, réside la capacité de Rachida Dati à rassembler une part croissante de l’électorat traditionnel de la Droite parisienne. Ainsi, 40% des personnes âgées de plus de 65 ans expriment un vote Dati (+ 5 points depuis le 17-21 février). Il en va de même pour l’électorat Fillon (64%, +13) ou pour les Parisiens habitant les arrondissements de droite (32%, +6).
Parallèlement, en devançant plus nettement Agnès Buzyn (5 points vs 2 points lors du sondage précédent), Rachida Dati crédibilise l’idée qu’elle incarne à Paris, et ce davantage que LREM, un vote utile d’alternance à la gauche.
Au coude à coude avec les listes Dati, Anne Hidalgo recueille 24% et à l’instar du dernier scrutin municipal, se retrouve dans la situation d’être devancée au premier tour par la Droite parisienne.
Parfaitement stables comparé à la dernière enquête, les intentions de vote en faveur de Paris en Commun culminent à 31% dans les arrondissements de gauche et s’avèrent homogènes selon les catégories de population, à l’exception des cadres supérieurs (16%). Par ailleurs, la stabilité du socle Hidalgo contraste avec une érosion des autres listes de gauche. Loin de la dynamique observée aux élections européennes, la liste EELV perd de nouveau un point cette semaine (11%) tout comme la liste LFI (5%).
Fragilisée par les attaques autour de son bilan sur les enjeux de propreté et de sécurité, la Maire sortante pourrait toutefois capitaliser, dans la dernière ligne droite de la campagne, sur des attributs spécifiques lui étant décernés par les Parisiens. En effet, Anne Hidalgo apparaît davantage que Rachida Dati ou Agnès Buzyn comme maîtrisant les enjeux parisiens (42%) ou porteuse d’un projet pour la capitale (41%).
Enfin, l’« effet Buzyn » enregistré la semaine dernière s’avère plus limité. Avec 20% des intentions de vote, l’ancienne ministre de la Santé progresse toutefois d’un point et relègue désormais Cédric Villani à 12 points (8%,-1). Pour autant, rassemblant une fraction minoritaire de l’électorat présidentiel d’E. Macron (41%, +6 tout de même depuis une semaine), Agnès Buzyn, à 15 jours du premier tour, peine à venir troubler le duel annoncé Dati / Hidalgo.