A deux mois des élections municipales des 15 et 22 mars prochain, le sondage Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio livre les quatre enseignements suivants :
1. Anne Hidalgo en pole position : avec 25% des intentions de vote, la Maire de Paris émerge nettement en tête du rapport de force électoral. En progrès de 2.5 points depuis l’enquête Ifop de décembre, Anne Hidalgo est parvenue à faire bouger les lignes après son entrée en campagne. Elle solidifie sa structure socio-démographique, très homogène à l’exception de l’électorat âgé. D’un point de vue politique, Paris en Commun parvient à capter près d’un électeur Mélenchon de 2017 sur deux et 30% des électeurs macroniens (contre 28% pour Benjamin Griveaux).
Enfin, la liste conduite par Anne Hidalgo relègue à 11 points la liste EELV (14%) dans un contexte de dynamique écologiste dans la plupart des grandes villes. Tout se passe comme si cette dynamique était enrayée (provisoirement ?) a Paris du fait d’une Maire sortante faisant de la question environnementale l’axe majeur de son projet le ressort principal de son bilan.
2. La percée Rachida Dati : la tête de liste des Républicains obtient 19 % des intentions de vote, soit une hausse de 2 points depuis décembre et de 5 points depuis septembre. Pour la première fois, Rachida Dati émerge comme la première opposante à Anne Hidalgo.
Au cœur de cette dynamique en faveur de la Maire du 7ème, réside sa capacité à faire revenir dans le giron de la droite les électeurs parisiens tentés par un vote LREM. Ainsi, ce sont désormais respectivement 57% des électeurs Fillon 2017 et un électeur NKM sur deux du dernier scrutin municipal qui expriment un choix en faveur de Rachida Dati.
3. La Macronie à la peine : la fracturation du bloc macroniste (34.8%) en deux offres distinctes n’en finit pas de pénaliser LREM. Avec 15% des intentions de vote (-2 par rapport à décembre) la liste conduite par Benjamin Griveaux devance de peu celle menée par Cédric Villani (13%, -1 point).
Relégué pour la première fois derrière Rachida Dati, Benjamin Griveaux peine à rassembler l’électorat présidentiel d’Emmanuel Macron (28% et 22% pour Cédric Villani vs 30% pour Paris en Commun). Surtout, l’alliance conclue avec Pierre-Yves Bournazel ne s’est pour le moment pas traduite par un gain électoral pour Benjamin Griveaux. En effet, l’espace du centre-droit libéré par le ralliement de Pierre-Yves Bournazel a permis indirectement de renforcer la liste menée par Rachida Dati (celle-ci passant de 17% dans la configuration avec liste Bournazel à 19% dans l’hypothèse testant la liste LREM et Agir).
4. Enfin, les listes soutenues par les partis tribunitiens ne parviennent pas à se mêler de la course à l’Hôtel de Ville.
La liste France Insoumise conduite par Danièle Simonnet comme celle, soutenue par le RN, menée par Serge Federbusch obtiennent 5% des intentions de vote.