La troisième vague du baromètre de l’élection présidentielle 2012 Ifop – Fiducial pour Europe 1, Paris-Match et Public Sénat livre les enseignements suivants :
Statu quo et stabilité en tête du premier tour. A l’instar des enquêtes précédentes, François Hollande arrive en tête du premier tour. Avec 30% des intentions de vote, le candidat socialiste, en léger recul d’un point (dans le même temps, Jean-Luc Mélenchon connait une hausse d’un point) devance de 5 points Nicolas Sarkozy (25%, +0,5). Le mouvement de bipolarisation des intentions de vote de l’électorat, entrevu lors de l’enquête précédente, se confirme, ce qui lève en grande partie les incertitudes s’agissant de l’ordre d’arrivée à l’issue du premier tour : jamais l’écart entre Nicolas Sarkozy et les deux autres prétendants à l’accession au second tour n’a été aussi marqué : Marine Le Pen est devancée de 7,5 points (contre 4 points lors de la première vague de notre baromètre et 5,5 points il y a quinze jours), François Bayrou de 12,5 points.
Des fortunes diverses pour les deux « outsiders ». Derrière le duel François Hollande-Nicolas Sarkozy, Marine le Pen devance nettement François Bayrou (17,5% contre 12,5%) mais ces deux prétendants connaissent des évolutions antagonistes, directement indexées sur la droitisation du discours du Président de la République. D’une part, la présidente du Front National subit un recul de 1,5 points (-2,5 points depuis un mois). A l’inverse, François Bayrou progresse (+1 point) et pourrait bénéficier du déport sur la droite du discours présidentiel.
Un second tour toujours écrasant en faveur de François Hollande. L’avance du candidat socialiste du premier tour est amplifiée au second tour qui plus que jamais constitue un révélateur de « l’anti-sarkozysme ». Le rapport de force mesuré (57,5% – 42,5%) demeure inédit sous la Vème République dans le cas d’un duel gauche-droite, à moins de 3 mois de l’échéance du 6 mai. François Hollande bénéficie au-delà du soutien massif des électorats provenant des autres candidats de gauche, de soutiens importants émanant des électorats François Bayrou (42% contre 34% en faveur de Nicolas Sarkozy) et Marine Le Pen (un tiers des électeurs frontistes se reportent sur François Hollande, à peine plus – 38% – pour le futur candidat de l’UMP).
Une indécision moins forte qu’en 2007, amorce d’une cristallisation ? 62% des électeurs ayant exprimé une intention de vote se déclarent sûrs de leur choix, soit 3 points de plus que lors de l’enquête précédente, voire 6 points depuis la première enquête menée mi-janvier. La part des sûrs de leur choix est strictement identique dans les électorats François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le sondage Ifop / Paris-Match réalisé le 12 février 2007 indiquait qu’à peine un électeur sur deux (52% contre 48% d’indécis) se disait sûr de son intention de vote. Dans ce cadre, on peut s’interroger sur un phénomène de cristallisation du vote, plus précoce que lors des trois dernières campagnes présidentielles, et qui constituerait un défi supplémentaire pour le futur candidat Nicolas Sarkozy.
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