Alors que le gouvernement adopte la stratégie de l’évitement du reconfinement, ce dernier ayant été contesté par une partie de la population avec l’émergence sur les réseaux sociaux de mouvements tels que #DésobéaissanceCivile ou #Jenemereconfinerai pas, le baromètre des deux crises Ifop pour No Com a mesuré l’imprégnation réelle de ces opinions et le niveau d’inquiétude des Français.
Ainsi, 72% des Français se disent prêts à accepter un nouveau confinement dans les prochaines semaines si cette voie était finalement privilégiée par l’Exécutif. Ce résultat permet de relativiser l’ampleur du mouvement de contestation des restrictions sanitaires.
Si l’inquiétude vis-à-vis de la situation économique supplante l’inquiétude sanitaire (55% des Français craignent plus les conséquences économiques de la crise, et 62% jugent qu’il s’agit de la plus grande menace pour la France), les Français ne sont tout de même pas prêts à relâcher complètement les précautions sanitaires pour accélérer un retour à la normale. En effet, 52% pensent qu’il vaut encore mieux être très prudent sur le plan sanitaire pour protéger la santé de tous. Finalement, cette montée de l’inquiétude pour l’économie ne remet pas en question le taux d’acceptabilité d’un reconfinement.
Par ailleurs, ce sondage met en lumière des lignes de fracturation au sein de la société. La première se joue notamment entre les générations qui ne semblent pas impactées par la crise de la même manière : 60% des 18-24 ans se disent touchés durement par les conséquences de la crise économique, contre 44% des 65 ans et plus. Cela se ressent également sur l’état psychologique déclaré de ces populations : 40% des 18-24 ans disent « ne pas tenir le coup » face à la crise contre 17% des 65 ans et plus.
La deuxième fracture se joue entre les différentes catégories sociales de la population : les plus aisés des Français apparaissent moins touchés par la crise et ses conséquences. Alors que 27% des personnes issues des catégories aisées estiment être touchées par la crise, ce taux augmente à 69% des personnes issues des catégories plus pauvres.