A l’heure de la deuxième vague de l’épidémie de COVID-19 et du reconfinement, le baromètre des deux crises Ifop pour No Com met en lumière un rééquilibrage entre l’inquiétude des Français pour la crise économique et la menace que représente le coronavirus. Si au mois de mai dernier 79% d’entre eux citaient la crise économique comme la plus grande menace pour le pays contre 21% l’épidémie de coronavirus, la situation sanitaire semble aujourd’hui perçue comme la menace principale pour 48% de Français (soit 27 points de plus qu’en mai). Sur ce point apparait un clivage générationnel entre les plus jeunes davantage préoccupés par les conséquences de la crise économique (57% des moins de 35 ans considèrent la crise économique comme la principale menace, contre 42% des 65 ans et plus) alors que les seniors sont eux préoccupés par la situation sanitaire.
Le retour de la préoccupation sanitaire se confirme lorsque les Français sont amenés à se prononcer sur l’arbitrage entre les précautions sanitaires et la relance économique : 63% préfèrent un excès de précaution sanitaire contre 55% à la fin du mois de mai. Le taux mesuré atteint presque celui du premier déconfinement (65%). Ici aussi les jeunes se positionnent davantage du côté de la relance économique, craignant probablement pour leur emploi. Ainsi, ces derniers déclarent être durement touchés par la crise (63% des plus de 35 ans contre 45% des 65 ans et plus) alors que les seniors redoutent une infection par le COVID-19 dans les prochaines semaines (60% des 65 ans et plus contre 47% des moins de35 ans).
Concernant le niveau de confiance dans divers acteurs pour assurer leur rôle face à la crise, la hiérarchie reste la même que lors du premier confinement avec en tête le corps médical (90% de confiance dans les hôpitaux, 88% dans les médecins) et l’échelon local (72% de confiance dans les maires).
Par ailleurs, les experts scientifiques semblent eux souffrir d’une baisse de légitimité puisque 63% des Français déclarent leur faire confiance contre 79% et 68% au mois de mai. Ceci peut être du fait de la divergence des opinions et consignes formulées par ces derniers depuis le début de la crise. Le gouvernement apparait lui comme renforcé par la crise avec 44% de confiance contre 33% et 39% lors de la première période de confinement.
D’un point de vue économique, l’échelon local maintien son statut de niveau privilégié par les Français pour faire face à cette crise et à ses conséquences avec 71% de confiance contre 44% dans le gouvernement représentant l’échelle centrale.
Ce regain de la crainte pour la situation sanitaire semble rendre la possibilité d’un deuxième confinement prolongé après le 1er décembre plus acceptable. En effet 71% des Français se disent prêts à l’accepter.
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