Réalisée à 100 jours du premier tour de l’élection présidentielle, la première enquête Ifop-Fiducial pour Paris-Match / Europe 1 / Public Sénat révèle quatre enseignements sur le rapport de force électoral :
1. Bipolarisation ou « jeu à trois » ? Avec 28% des intentions de vote, François Hollande devance Nicolas Sarkozy de 4 points (24%). Marine Le Pen obtient 20% des intentions de vote et reste solidement installée comme outsider possible pour la qualification au second tour. A cet égard, on observe un resserrement de l’écart entre les 3 premiers candidats (8 points séparent en effet François Hollande de la candidate du Front National) qui rend aujourd’hui l’ordre d’arrivée à l’issue du premier tour assez incertain, et ce d’autant plus que 44% des électeurs interrogés déclarent pouvoir changer d’avis. Pour autant, François Hollande apparaît toujours en situation de force et a à ce jour enrayé le recul de ses intentions de vote occasionné par l’éloignement temporel de l’effet « Primaire socialiste».
2. Nicolas Sarkozy, challenger sous la menace de Marine Le Pen. A 100 jours du premier tour, la situation électorale de Nicolas Sarkozy demeure compliquée. Avec 24% des intentions de vote, celui-ci reste à la fois encore éloigné de son étiage du premier tour de la dernière élection présidentielle (31.1%) et de nouveau proche du score actuel de Marine Le Pen. Nicolas Sarkozy parvient certes à mobiliser de manière satisfaisante les segments traditionnels de la droite (34% chez les personnes âgées de plus de 65 ans, 28% chez les artisans commerçants). En revanche, il est distancé par François Hollande et Marine Le Pen dans les catégories de « la France du travail », inquiète quant aux conséquences économiques et sociales de la crise.
3. François Bayrou à l’affut. Derrière ce trio de tête Hollande-Sarkozy-Le Pen, seul François Bayrou parvient à obtenir des intentions de vote à deux chiffres. Avec 12,5%, le Président du Modem confirme son entrée en campagne de décembre réussie et retrouve peu ou prou ses scores d’intentions de vote mesurés par l’Ifop en 2007, mais reste aujourd’hui à un niveau insuffisant pour se mêler à la bataille du second tour.
4. François Hollande vainqueur au second tour. L’intention de vote du second tour accentue le rapport de force issu du premier tour : François Hollande obtiendrait 57% contre 43% en faveur de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy pâtit à la fois de faibles réserves de voix et de reports insuffisants des électorats François Bayrou et Marine Le Pen.
partager