À un peu plus de deux ans de l’élection présidentielle de 2027, le baromètre de l’ambition présidentielle réalisé par Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Le Figaro, vise à mesurer l’appétence des Français pour d’éventuels candidats à l’élection présidentielle, une échéance qui constitue un véritable scrutin de renouvellement. Elle s’intéresse également aux pronostics quant à la capacité des personnalités politiques à aller au bout d’une velléité de candidature.
Cette enquête se distingue des études de popularité, qui évaluent l’opinion positive ou négative des Français à l’égard d’une figure politique donnée. Par exemple, dans le sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Paris Match réalisé du 19 au 20 février 2025, 53 % des Français déclaraient avoir une opinion positive de Dominique de Villepin. Pourtant, selon les résultats de la présente enquête, seuls 17 % des sondés souhaitent qu’il se présente à l’élection présidentielle de 2027.
Les résultats mettent en évidence, d’une part, le détachement des Français vis-à-vis du personnel politique : seules cinq personnalités sur trente-deux recueillent un score supérieur ou égal à 33 % en termes de souhait de candidature. D’autre part, ils révèlent l’incertitude entourant l’offre politique pour 2027 : à peine cinq personnalités sur trente-deux voient leur candidature à la prochaine présidentielle pronostiquée par environ la moitié des Français.
Marine Le Pen et Jordan Bardella dominent largement les souhaits de candidature, avec respectivement 42 % et 43 % des sondés souhaitant les voir se présenter. Leur soutien est particulièrement fort parmi les sympathisants du Rassemblement National, où 90 % expriment le souhait d’une candidature de Jordan Bardella et 87 % celui d’une candidature de Marine Le Pen.
Concernant les pronostics de candidature, un quart des Français estiment que Marine Le Pen ne pourra pas se présenter en 2027. Ce chiffre pourrait refléter l’incertitude liée à la décision du tribunal attendue fin mars dans l’affaire des assistants parlementaires du FN, qui pourrait entraîner jusqu’à cinq ans d’inéligibilité pour la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale. Dans ce contexte, 60 % des sondés anticipent une candidature de Jordan Bardella, illustrant une certaine incertitude quant à l’identité du futur candidat du RN pour l’élection présidentielle de 2027.
Quant aux personnalités issues du « socle commun », Édouard Philippe se positionne en tête des souhaits (38 %) ainsi que des pronostics de candidature (58 %). Il est la personnalité la plus attendue par les sympathisants du bloc central (73 %) et arrive en troisième position auprès des sympathisants des Républicains (58 %), derrière Bruno Retailleau (70 %) et Gérald Darmanin (62 %).
Gabriel Attal, quant à lui, se distingue par une présence significative dans le classement des souhaits de candidature (33 %), alors même qu’il n’a jamais évoqué publiquement une éventuelle ambition présidentielle. Il suscite un intérêt particulier parmi les sympathisants du bloc central, où 61 % souhaitent le voir se présenter. En matière de pronostic, 48 % des sondés estiment qu’il pourrait être candidat en 2027, un chiffre qui témoigne de son ancrage grandissant sur la scène politique et de la perception d’une possible évolution de son rôle dans les années à venir.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau voit sa candidature souhaitée par 33 % des sondés. Il se positionne en première place auprès des sympathisants des Républicains (70 %), devançant son principal concurrent au sein du parti, Laurent Wauquiez, qui recueille 43 % des souhaits de candidature.
Les résultats de l’enquête mettent en évidence une crise d’incarnation au sein de la gauche, où aucune personnalité ne parvient à s’imposer clairement en vue de l’élection présidentielle de 2027. Parmi les figures testées, Raphaël Glucksmann arrive en tête des souhaits de candidature (27 %), mais le pronostic de sa participation reste relativement faible (35 %). François Ruffin (21 %) et Fabien Roussel (20 %) apparaissent comme des alternatives, mais sans dynamique forte.
Jean-Luc Mélenchon, bien que ne recueillant que 16 % de souhaits de candidature, bénéficie de l’effet de ses trois précédentes candidatures présidentielles, qui alimentent l’hypothèse d’une nouvelle participation : 51 % des sondés estiment qu’il sera à nouveau candidat en 2027, faisant de lui la personnalité de gauche dont la présence dans le scrutin est jugée la plus probable.
Par ailleurs, Olivier Faure (17 %) et François Hollande (18 %) apparaissent à des niveaux très proches dans les souhaits de candidature. Cette proximité illustre l’absence de figure dominante au sein du Parti socialiste et reflète une certaine fragmentation de son électorat. En termes de pronostic, Olivier Faure (31 %) devance légèrement François Hollande (26 %), mais sans qu’aucun des deux ne s’impose comme une évidence pour la présidentielle.
