Dans le contexte d’incertitudes quant à l’avenir politique du pays, la confiance des dirigeants de TPE à l’égard du climat économique national poursuit son érosion, alors que les possibles conséquences des difficultés financières rencontrées se durcissent.
Le niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par Emmanuel Macron et son gouvernement se stabilise à 32% (+1 point), après une chute de 8 points au premier trimestre 2024. A noter, il s’agit d’une mesure réalisée au moment de la dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron le 9 juin dernier, avec la moitié des interviews ayant eu lieu avant et l’autre moitié juste après.
Le déficit de confiance apparaît assez généralisé chez les dirigeants de TPE, avec toutefois une perception plus positive des dirigeants de structures de plus de 10 salariés (40% de taux de confiance, + 8 points par rapport à la moyenne).
En parallèle d’un niveau de confiance stable, le niveau d’optimisme vis-à-vis du climat général des affaires – traditionnellement peu élevé – poursuit son érosion avec un recul de 3 points pour s’établir à 28%.
L’optimisme pour sa propre activité – bien que traditionnellement plus élevé – connait la même dynamique avec un recul de 3 points pour s’établir à 54%, soit un score dans la moyenne de ceux enregistrés depuis le début de la mesure (53%).
Un début d’année marqué par une stabilisation des embauches à un niveau bas : une TPE sur dix a embauché ou prévoyait de le faire d’ici fin juin 2024.
10% des dirigeants de TPE ont embauché ou prévoyaient d’embaucher du personnel d’ici fin juin 2024, soit un score stable par rapport au premier trimestre 2024.
On constate toujours une forte corrélation entre cet indicateur et la taille de l’entreprise. Seules 8% des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, alors que ce score grimpe à 41% au sein des TPE de 10 salariés et plus. Le secteur de l’hôtellerie se démarque aussi, positivement (21%), et ce d’autant plus dans un contexte d’accueil des JOP à Paris et dans toute la France cet été.
En miroir, 6% des TPE déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes lors du dernier trimestre 2023 (-2 points par rapport au T1 2024).
Il en résulte un différentiel positif de 4 points entre les embauches et les suppressions de postes, (+2 points par rapport au T1 2024).
Enfin, 87% des TPE n’ont aucun poste vacant dans leur entreprise et en moyenne, il existe 0,2 postes vacants par TPE – score stable par rapport au précédent trimestre. Les plus grands TPE disposent de davantage de postes vacants : 0,5 pour les TPE de 6 à 9 salariés et 0,7 pour les TPE de 10 salariés et plus.
Les dirigeants de TPE se déclarent majoritairement favorables aux différentes pistes évoquées par Gabriel Attal concernant la réforme l’assurance-chômage.
77% se montrent en effet favorables à l’augmentation de la durée travaillée pour l’ouverture des droits à percevoir des indemnités, dont 42% qui sont « tout à fait favorables ». En parallèle, 69% sont favorables à la réduction de la durée d’indemnisation de plusieurs mois, avec un minimum de 12 mois garanti contre 18 mois aujourd’hui, et 39% seraient même « tout à fait favorables » à cette mesure.
A nouveau, si l’on observe peu de différences entre les secteurs et les différentes tailles d’entreprise, les patrons sympathisants de gauche sont minoritaires à soutenir ces mesures, contre une nette majorité des sympathisants de droite, voire de la majorité présidentielle s’agissant uniquement de la première mesure évoquée.
La grande majorité des patrons se montrent réticents à la mise en place des nouvelles formes d’organisation du travail, qu’il s’agisse du télétravail ou de la semaine de quatre jours, en lien avec leurs spécificités sectorielles.
Compte-tenu de ces mêmes spécificités sectorielles, le développement de l’intelligence artificielle (IA) ne constitue pas non plus à l’heure actuelle un enjeu majeur pour les dirigeants de TPE.
Si la majorité des dirigeants de TPE reconnaissent une évolution dans le rapport au travail de l’ensemble des salariés quel que soit leur âge, et même dans leur propre rapport au travail, le regard porté sur la jeune génération apparaît plutôt sévère.