Près de trois ans après le début de la crise, Groupama Banque a fait appel à l’Ifop pour réaliser une étude comparative en France et aux Etats-Unis sur l’image des banques et le banquier idéal. Premier constat et contrairement à ce qu’aurait pu laisser présumer l’ampleur de la crise bancaire aux Etats-Unis, c’est en France que le secteur pâtit de l’image la plus dégradée : seuls 49% des Français ont une bonne image des banques en général contre 73% aux Etats-Unis. Si la responsabilité des banques nationales est davantage pointée du doigt aux Etats-Unis (84%) qu’en France (70% tout de même), le scepticisme quant à la capacité des banquiers à tirer les leçons de la crise et à adopter des comportements moins risqués apparaît en revanche plus largement diffusée dans l’Hexagone (seuls 28% des Français contre 47% des Américains estiment que les banquiers ont adopté des comportement moins risqués).
En revanche, cette large défiance française à l’égard du secteur bancaire en général n’opère plus que de manière très minoritaire dans le cas de sa propre banque, 77% des Français déclarant en avoir une bonne image (soit un écart de 28 pts entre l’image des banques et l’image de sa propre banque), même si sur ce point les Américains se montrent une nouvelle fois plus cléments avec 89% d’opinions favorables à l’égard de leur conseiller bancaire. Tout se passe comme si en France ce soient moins directement les effets de la crise et les conséquences du comportement des banquiers qui soient en cause qu’une tradition de défiance à l’égard de la figure impersonnelle du banquier tandis que la culture américaine entretient un rapport à l’argent que l’on considère souvent comme plus décomplexé.
Toutefois, les résultats de l’étude font également émerger un net décalage entre Français et Américains sur la dimension tarifaire avec, de ce côté de l’Atlantique, un plus faible niveau d’ information quant au coût de facturation des différentes opérations, une proportion accrue d’interviewés estimant que leur banque ne pratique pas des tarifs avantageux ainsi qu’un rejet plus important de pratiques bancaires qui conduisent à facturer des services inutiles. Ainsi, la question tarifaire s’impose comme centrale et permet également d’expliquer le paradoxe selon lequel, près de 3 ans après le début de crise, le secteur bancaire reste plus critiqué en France qu’aux Etats-Unis.
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