Selon un récent sondage Ifop réalisé au lendemain des attentats pour Le Figaro et RTL, 59% des personnes interrogées estimaient que « la France a basculé dans une véritable situation de guerre avec tout ce que cela implique comme conséquences ». 98% jugeaient la menace terroriste élevée, dont 68% « très élevée» (soit un score de 19 points supérieur à ce que l’on avait enregistré après les attentats du mois de janvier).
Les attaques du 13 novembre ont donc provoqué un choc très puissant dans l’opinion publique, qui demande davantage protection face à la menace terroriste. Dans ce contexte, les mesures annoncées par François Hollande rencontrent une adhésion quasi unanime. Plus de 90% des Français se disent ainsi favorables à la déchéance de la nationalité pour les binationaux en cas d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou d’actes terroristes, à la création de 5 000 nouveaux postes de policiers et gendarmes, de 1 000 postes de douaniers et 2 500 postes au ministère de la Justice, au renforcement des contrôles aux frontières, à l’assignation à résidence des personnes radicalisées qui ne font pour l’instant l’objet que d’une surveillance et à la prolongation de trois mois de l’état d’urgence. 86% approuvent également le projet de création d’une « garde nationale ».
L’adhésion à ce « virage sécuritaire » est donc très large mais elle est de surcroît sans réserve. On constate en effet que les pourcentages de réponses « tout à fait favorables » sont eux aussi extrêmement élevés : 80% pour la déchéance de la nationalité, 71% pour le rétablissement des contrôles aux frontières et deux Français sur trois pour ce qui est des créations de postes dans les ministères régaliens, l’assignation à résidence ou la prolongation de trois mois de l’état d’urgence.
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