En mai 2011, la réunion du comité interministérielle de la Sécurité routière de Matignon accouchait de plusieurs propositions pour faire baisser le nombre de décès sur les routes. Parmi ces propositions, la présence obligatoire d’un éthylotest dans chaque voiture et la mise en place de 400 radars automatiques supplémentaires qui ne seraient pas signalés par des panneaux. Ces deux mesures récemment confirmées par Nicolas Sarkozy et testées par l’Ifop pour Dimanche Ouest France du 6 au 8 décembre 2011 reçoivent un accueil contrasté.
Une majorité de Français se montre favorable à la première mesure visant à prévenir les accidents liés à l’alcool au volant (61%).
Si elle semble pertinente à leurs yeux, les personnes interrogées ne se positionnent cependant pas clairement en faveur de la proposition. 22% d’entre elles déclarent en effet l’approuver « tout à fait », tandis qu’à l’inverse, 19% s’y révèlent « tout à fait » opposés. L’analyse des résultats détaillés montre toutefois que l’installation d’éthylotest dans chaque voiture est vue favorablement quel que soit le segment sociodémographique de la population et quelle que soit la sympathie partisane à une exception près. Approuvée par une majorité de sympathisants du Parti Socialiste (61%) et de l’UMP (72%), la mesure ne convainc pas les sympathisants du FN (42%), qui confirment ici leur caractère protestataire.
Les Français sont en revanche très opposés à la mise en place de 400 radars automatiques supplémentaires non signalés par des panneaux, disposition il est vrai plus contraignante que l’obligation de disposer d’un éthylotest dans son véhicule.
Seul un gros tiers des personnes interrogées donnerait son aval à l’implantation de 400 radars automatiques non signalés (36%). A contrario, 64% des interviewés désapprouvent cette nouvelle mesure, dont 36% la désapprouvent « tout à fait ». Elle ne fait d’ailleurs pas l’objet de clivages : toutes les catégories de population et tous les électorats la rejettent, même si les sympathisants des Verts sont partagés, car moins attachés à l’automobile. On notera également que l’opposition à cette mesure est plus vive en zone rurale où l’on est le plus tributaire de la voiture (74% la désapprouvent, dont 45% la désapprouvent « tout à fait ») qu’en milieu urbain (61% dans les agglomérations de province et 62% en région parisienne).
Cette hostilité marque un basculement notable de l’opinion sur cette question. En effet, lors des précédentes enquêtes de l’Ifop, les Français se montraient particulièrement favorables aux premières mesures d’installation de radars automatiques. 86% d’entre eux adhéraient ainsi à la mise en place des premiers radars automatiques en octobre 2003 et 72% approuvaient en octobre 2004 la poursuite de cette politique, alors que l’installation de 400 radars supplémentaires et surtout leur non-signalement par des panneaux ne sont plus accueillis désormais favorablement que par deux fois moins de personnes (36%).
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