Face aux risques de coupures de courant et de rationnement de l’énergie l’hiver prochain, la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne a sommé les entreprises de l’hexagone d’instaurer au plus vite un « plan de sobriété énergétique ». Si pour l’instant il ne s’agit que d’une incitation, la question de savoir si des sanctions doivent être mises en place en cas de non-réduction des dépenses énergétiques risque de se poser rapidement dans l’esprit du gouvernement. Face à cette problématique, un consensus apparait dans l’opinion publique : 82% des Français approuvent que l’exécutif prévoie des sanctions à l’encontre des entreprises qui n’appliquent pas de stratégie pour réduire leur consommation d’énergie. Seulement 6% de la population s’y opposent farouchement.
Toutefois, même si le soutien à l’instauration de sanctions se révèle majoritaire dans toutes les catégories de la population – et relativement homogène – certaines se montrent plus favorables que d’autres. Les plus pauvres et la classe moyenne y adhèrent à des niveaux proches (80% pour les premiers, entre 84% et 81% pour les seconds), signe qu’ils sont dans la même position face à cette question, et qu’il n’y a pas de crainte du ralentissement de leur activité professionnelle face à une hypothétique sanction. Les plus aisés, quant à eux, défendent moins ardemment cette idée (à 74% tout de même). Les artisans et commerçants, souvent indépendants, n’approuvent « qu’à » 69% cette mesure, un niveau conséquent sachant qu’ils seraient les premiers touchés.
En ce qui concerne les réponses selon le positionnement politique, 90% des proches de la France Insoumise ou bien encore 96% des partisans d’Europe Écologie les Verts se prononcent en faveur de sanctions, contre 72% de ceux des Républicains, les deux premières familles politiques mettant en avant dans cette période de pénurie l’importance d’une justice sociale, alors que le parti de droite se caractérise par un libéralisme assumé sur les questions économiques et pour les entreprises. Les proches du parti présidentiel Renaissance (La République en Marche) adhèrent à 86% à la proposition d’instaurer des sanctions.
Enfin, les plus jeunes, pourtant souvent décrits comme des « apôtres » de l’équité et de l’écologie, ne se montrent pas particulièrement enclins à un système répressif contre les entreprises, le soutenant à 83%, un niveau similaire au résultat global.