Dans un contexte de crise immobilière au Pays basque l’Ifop a mené une étude pour Sud Ouest sur la situation du logement dans cette zone où le tourisme met en difficulté les habitants locaux au moment de trouver une habitation. Un sondage qui met en évidence de fortes attentes de régulation du marché du logement.
L’étude confirme que le Pays basque est un endroit où il fait bon vivre, très attractif, atout dont le revers est désormais matérialisé par des problèmes d’engorgement et une pression immobilière très forte. Ainsi, sur le taux de satisfaction de son logement, 58 % des habitants du Pays basque interrogées mettent la note la plus élevée, un résultat supérieur de 22 points à la moyenne nationale). Un écart très net, qui laisse imaginer qu’au-delà du logement, les gens ont répondu sur le ressenti de leur cadre de vie. A fortiori, la zone littorale (également la plus touristique) se révèle la plus attractive : 77% des habitants de communes côtières déclarent habiter dans la zone où ils souhaitent résider, contre seulement les deux tiers dans le reste du Pays basque (où un quart affirme habiter ans une commune choisie car le prix des logements dans le lieu où ils souhaiteraient résider était trop élevé).
La forte attractivité de la zone se paye donc par une crise immobilière symbolisée par la lourde majorité d’habitants qui estiment qu’il n’y a pas suffisamment de logements au Pays basque (72%, dont 79% des résidents des communes du littoral). Cette situation impose le logement à la troisième place des principaux sujets de préoccupation de la population du Pays basque (35% de citations), derrière le pouvoir d’achat (56%) et le dérèglement climatique (46%). Bien entendu, le logement est une préoccupation surtout présente dans les zones touchées par l’engorgement (citée par 40% des habitants du littoral contre 17% des résidents du Pays basque intérieur).
Pour soulager cette situation devenue critique, la population du Pays basque se positionne nettement en faveur de la régulation du marché immobilier. Plutôt que construire davantage de logement, les mesures leur apparaissant comme les plus efficaces pour résoudre cette situation du logement sont effectivement d’ordre légal. De fait, une majorité (60%) mentionne la possibilité d’agir sur les lois et la fiscalité pour favoriser la location à l’année plutôt que la location touristique, la moitié (49%) celle d’obliger les propriétaires des logements non occupés à les louer ou à les vendre et 45% évoquent l’idée d’instaurer un statut de résident qui donnerait une priorité dans l’accès à la propriété.
Dans cet ordre d’idée, l’étude mesure un très fort taux d’adhésion (71%) à la réglementation entrée en vigueur début mars qui interdit presque la totalité des locations touristiques de courte durée en dehors de la location de sa résidence principale. Près des tiers des habitants (30%) y sont même « tout à fait » favorables. Une majorité se dégage également en faveur d’un encadrement des prix de location de logement par les pouvoir publics (63%), et dans une moindre mesure pour celui des prix de vente de logement (55%).