En partenariat avec Welcoop, coopérative de pharmaciens engagée pour le bien-être de ses patients, l’Ifop a réalisé une enquête auprès de 1001 personnes âgées de 65 ans et plus, ainsi que leurs proches (1001 personnes de 40 ans et plus) afin de déterminer la perception du bien vieillir, du risque de chute et du rôle des pharmaciens dans l’accompagnement des seniors.
I. Le maintien à domicile est perçu une condition sine qua non du bien vieillir, même s’il est source d’inquiétude pour les proches
A. Globalement, seniors et proches s’accordent sur la capacité des premiers à pouvoir vieillir à leur domicile…
Les seniors et leurs proches s’accordent sur l’idéal du bien vieillir de manière quasi-unanime : il s’agit de rester le plus longtemps possible à son propre domicile pour 99% des 65 ans et plus, et 97% de l’entourage. A titre individuel, les seniors comme leurs proches se sentent d’ailleurs en capacité de le faire (91% des seniors et 86% des proches).
Toutefois, l’ensemble des interviewés est moins optimiste s’agissant de la capacité des personnes âgées en général à vieillir à domicile. Les proches, en particulier, questionnent l’accompagnement (53%) et les moyens (54%) dont elles disposent pour rester à domicile (soit respectivement 12 et 11 points de moins que les seniors).
B.…mais cela nourrit de plus fortes appréhensions au sein de l’entourage
Le risque de chute et de malaise sont les deux sources d’inquiétude principales pour les seniors comme leur entourage (respectivement 42% et 45% des seniors sont inquiets à ce sujet et 44% et 57% de leurs proches). Les seconds font toutefois part d’appréhensions plus fortes que les seniors eux-mêmes : en dehors du risque de malaise, tous les enjeux liés au vieillissement à domicile suscitent chez eux davantage de préoccupations (+9 points minimum, +15 points pour le risque de chute).
Corollaire de ces craintes plus vives, les proches déclarent deux fois plus que les seniors avoir mis en place des mesures de prévention pour ces situations (38% des proches vs 16% des seniors).
II. Le risque de chutes est pris au sérieux, mais sa prévention (et ses conséquences) affecte davantage l’entourage des seniors
A. Face à la survenance d’une chute, les proches des seniors réagissent davantage que les seniors eux-mêmes
Dans les faits, le taux de chutes à domicile déclaré des seniors n’est pas si éloigné lorsqu’on interroge les premiers intéressés (40% affirment avoir déjà chuté à leur domicile) d’une part et leurs proches (55%) d’autre part.
En revanche, la perception du risque ainsi que la réaction suivant la chute varient significativement : ce risque représente, en effet, la première source d’inquiétude chez les proches (57% l’appréhendent), alors qu’il arrive en 2e position chez les seniors (42%).
D’ailleurs, lorsque cet incident survient, cela suscite une inquiétude bien plus vive pour l’entourage que pour la personne concernée (82% des proches se sont inquiétés davantage quant au risque de chute à la suite d’un accident vs 44% des seniors). Conséquemment, les premiers réagissent plus volontiers pour minimiser le risque : à la suite de la chute, 62% de proches ont prévenu le pharmacien (vs 39% des seniors) et 48% ont pris des mesures pour empêcher le risque (vs 34% des seniors).
B. En matière de prévention des chutes, le contact humain reste privilégié face aux systèmes de téléassistance
Pour pallier le risque de chute à domicile, 9 répondants sur 10 encouragent le contact régulier avec des proches (89% des 65 ans et plus, 95% des proches).
Toutefois, l’utilité des autres solutions proposées est également reconnue :
- L’adaptation du lieu d’habitation à une meilleure mobilité et l’adoption d’équipements permettant de limiter les risques de chute sont des mesures jugées efficaces par environ trois quarts des interviewés (respectivement 75% et 71% des seniors et 87% et 83% des proches).
- Les systèmes de téléassistance convainquent comparativement moins les seniors (65% pour les systèmes classiques et 65% pour les connectés), mais leur entourage y est plus favorable (respectivement 78% et 73%) – un écart probablement lié à la facilité perçue d’utilisation de ces objets.
Concrètement, seuls 2 seniors sur 10 affirment avoir mis en place des mesures pour prévenir le risque de chute – probablement car tous se sentent en sécurité à leur domicile (90% vs 79% de leurs proches). Les précautions les plus couramment prises sont, sans surprise, celles qui sont jugées les plus efficaces : adoption d’un téléphone sans fil (pour 58% qui ont mis en place des mesures), dégagement (58%) et éclairage (48%) des lieux de passage, etc. La souscription à un service de téléassistance 24/7 ne concerne que 12% d’entre eux.
III. Les acteurs contribuant au bien vieillir semblent être bien identifiés, mais les solutions apportées par les pharmaciens gagneraient à être plus visibles
A. La préférence va aux acteurs de terrain et de proximité pour faire face au risque de chute…
Le sentiment d’être suffisamment informé à l’égard du risque de chute est majoritaire chez les seniors (76%), il l’est légèrement moins au sein de leur entourage (60%). Les premiers concernés sont d’abord demandeurs de conseils pour rester en bonne santé (53%), alors que leurs proches seraient davantage à la recherche de conseils pour adapter et équiper le logement (50%).
Parmi les acteurs les plus à même d’accompagner les personnes âgées dans le bien vieillir, les acteurs de terrain et de proximité sont les plus identifiés : les aides à domicile sont privilégiées par 7 répondants sur 10 (71% seniors et 74% proches), tout comme les proches (66% des seniors et 73% des proches) et, en troisième position les prestataires de santé à domicile (55% des seniors et 54% des proches).
B.… et les pharmaciens restent peu identifiés dans ce contexte, en dépit de solutions jugées pertinentes
A priori, les pharmaciens ne sont pas directement associés à la problématique du bien vieillir (seuls 14% des seniors et 16% des proches les perçoivent comme un acteur pouvant accompagner les personnes âgées à ce sujet). Ainsi, si leur capacité à recommander des aidants à domicile est reconnue (72% des seniors / 75% des proches se tourneraient certainement ou probablement vers eux dans cet objectif), la plupart des personnes interrogées ne pensent pas à eux pour la prévention et la gestion des chutes au domicile : à titre d’exemple, 49% des seniors les solliciteraient pour se remettre en forme après une chute (54% des proches) et 44% pour les aider à éviter les chutes (44%).
Pour autant, les solutions proposées par les pharmacies sont toutes jugées pertinentes par environ trois quarts des personnes sondées et notamment – en dépit des appréhensions sur les systèmes d’assistance connectés – la box intelligente (79% des seniors et 83% des proches la voient comme une solution utile).