A l’heure où l’Église catholique est au centre d’une actualité et d’une activité particulièrement intenses, sa position vis-à-vis des enjeux de société liés à l’organisation du culte et à la famille fait l’objet d’une attente considérable de la part de l’opinion.
Lorsqu’il est question de savoir si l’Église catholique doit modifier ses positions pour tenir compte des changements intervenus dans la société, ou si elle doit défendre les valeurs auxquelles elle croit, même si elles sont parfois en décalage avec ces bouleversements, les Français dans leur ensemble se prononcent massivement et toujours majoritairement pour le changement.
Ainsi, la contraception apparaît pour neuf Français sur dix (90%) comme un enjeu de société dont l’Église catholique doit tenir compte. Sur le plan matrimonial, le mariage des prêtres (83%) et le remariage des divorcés (82%) sont aussi des sujets sur lesquels l’Église semble devoir vivre avec son temps. L’ordination des femmes est souhaitée par 79% des Français, et l’euthanasie par 77%. Une majorité de Français estime aussi que l’Église catholique doit modifier ses positions au sujet de l’avortement (80%) et de l’homosexualité (68%), l’attente sur ce dernier thème s’avérant toutefois sensiblement moins forte que pour les autres enjeux.
En se focalisant sur les personnes de confession catholique, l’avortement et l’homosexualité font l’objet d’une moindre demande de changement de la part des catholiques par rapport à une précédente enquête de mars 2009. Ainsi, 79% des catholiques se prononcent aujourd’hui en faveur d’une évolution de la position de l’Église sur l’avortement, contre 83% il y a quatre ans (-4 points) ; un recul beaucoup plus fort chez les catholiques pratiquants (45%, -23 points). L’homosexualité est aussi l’objet de cette tendance puisque ce sont désormais 62% des catholiques qui demandent une inflexion de l’Église à ce sujet, contre 69% en 2009 ; une baisse aussi bien chez les pratiquants (44%, -5 points) que les non-pratiquants (64%, -11). On observe en revanche que les catholiques sont dans l’ensemble plus favorables à ce que l’Église fasse évoluer sa position sur la contraception (91%, +6) et le remariage des divorcés (82%, +5). Mais ces résultats masquent cependant la tension entre, d’un côté, des pratiquants plus crispés sur ces sujets qu’il y a quatre ans, et de l’autre, des non-pratiquants plus nombreux à souhaiter ce changement.
Les attentes vis-à-vis d’une évolution de l’Église catholique sont globalement moins fortes auprès des populations les plus jeunes. Cependant, l’avortement et l’homosexualité font figure d’exceptions. Sur ces thèmes, les séniors se montrent ainsi moins favorables que l’ensemble de la population à une évolution des positions de l’Église catholique. Se fait jour également un clivage politique de manière générale. Le niveau d’approbation d’un changement des positions de l’Église sur les différents thèmes étudiés est en retrait auprès des sympathisants de droite, exception faite des soutiens de l’UDI. Les sympathisants de l’UMP et du Front National font notamment montre de réticences concernant une évolution au sujet de l’homosexualité : 44% d’entre eux y sont favorables contre 65% en moyenne.
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