Réalisée en pleine affaire « Jouyet – Fillon » et alors que Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sont très présents médiatiquement, cette enquête Ifop pour Dimanche-Ouest-France sur les souhaits des Français et des sympathisants de droite concernant le candidat UMP pour 2017 nous permet de disposer d’un nouvel état des lieux.
Auprès de l’ensemble des Français, Alain Juppé creuse significativement l’écart avec Nicolas Sarkozy puisqu’il est cité par 36% des personnes interrogées (+7 points par rapport au début du mois d’octobre) contre 21% à Nicolas Sarkozy (-1 point). L’écart qui était de 7 points entre les deux compétiteurs est désormais de 15 points. Le maire de Bordeaux construit son avance dans l’électorat de gauche (45% en sa faveur contre 9% seulement pour l’ancien président de la République), et des centres : 64% contre 9% au Modem et 67% contre 18% parmi les sympathisants de l’UDI. Au regard de ces résultats, on comprend la stratégie de communication d’Alain Juppé dont les derniers propos sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, dans le cadre d’une interview pour Les Inrockuptibles, visent à s’adresser à ces électorats dont le soutien pourrait être précieux. En effet, c’est Nicolas Sarkozy qui continue de faire la course en tête parmi l’électorat UMP : 52% contre 33% pour Alain Juppé.
Dans la perspective d’élections primaires ouvertes, il est stratégique et fondamental d’être en tête dans l’électorat qui se sent proche du parti dont il s’agit de désigner le candidat. De ce point de vue Nicolas Sarkozy est donc bien placé mais, d’une part, Alain Juppé compte jouer l’opinion et escompte la participation de l’électorat centriste pour contrebalancer ce handicap dans sa propre famille politique et, d’autre part, on constate un tassement de 7 points de l’ancien président de la République parmi les sympathisants de l’UMP quand le maire de Bordeaux progresse de 5 points. Ce rapport de force est donc quasi-identique à celui qui prévalait au début du mois de septembre avant que Nicolas Sarkozy n’annonce officiellement son retour dans la vie politique en se présentant à la présidence de l’UMP. Tout se passe comme si l’effet de cette annonce auprès des sympathisants UMP s’était dissipé assez rapidement. Pour mémoire, les 21 et 22 septembre, au lendemain de son interview télévisée, Nicolas Sarkozy recueillait 65% contre 23% pour son rival. En un peu moins de deux mois, ce denier a repris 10 points et Nicolas Sarkozy en a cédé 13 dans l’électorat UMP.
On notera pour finir que le score de François Fillon n’a pas été sensiblement affecté suite à la polémique déclenchée par les propos de Jean-Pierre Jouyet : l’ancien premier Ministre est toujours très loin derrière tant dans l’ensemble de la population (6%, -2 points) que parmi les sympathisants UMP (7%, +2 points).
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