Dans ce contexte économique marqué par un taux de chômage « faible », s’établissant à 7,4% de la population active en France (hors Mayotte) au second trimestre de 2022, la question de l’indemnisation des demandeurs d’emploi est mise sur la table par l’exécutif. Le premier article du projet de loi de réforme de l’assurance chômage, voté hier à l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à une possible modulation de la durée d’indemnisation selon la situation du marché du travail, a fait grincer des dents les gauches et le RN.
Qu’en est-il chez les Français ? Quelle perception ont-ils d’une réforme de l’assurance chômage ? Cette mesure apparait très clivante dans l’opinion. Une courte majorité de Français (52%) déclare être favorable à la diminution de l’indemnisation des demandeurs d’emploi en faible période de chômage. Les plus enthousiastes à l’égard de cette possible réforme se trouvent parmi les sympathisants Renaissance – ex LREM – (65%), et d’une manière encore plus marquée chez les proches des Républicains (75%). Les partisans des gauches françaises sont quant à eux beaucoup plus défiants : 43% des proches du Parti socialiste sont favorables à la diminution de l’indemnisation des demandeurs d’emploi ainsi que seulement 35% des sympathisants de la France Insoumise.
Outre la proximité politique, des différences notables apparaissent au niveau de critères sociodémographiques. Une part considérable des chefs d’entreprise (61%) affirme être favorable à une diminution de l’indemnisation des demandeurs d’emploi en période de faible chômage, tandis que les chômeurs (20%), les premiers concernés, se montrent largement opposés à cette mesure. Autre constat intéressant, les retraités, non concernés par la crainte de la perte d’un emploi, sont largement favorables à une diminution de l’indemnisation des demandeurs d’emploi en période de faible chômage (pour 61% d’entre eux). Enfin, les foyers les plus modestes se révèlent très réfractaires à une réforme de l’assurance chômage (seulement 40% d’opinions favorables), bien plus que les catégories aisées (61%).