L’enquête menée par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et Bpifrance auprès de 395 dirigeants de PME et ETI françaises de plus de 50 salariés montre que ceux-ci ont une très bonne image de l’Allemagne, bien plus que le grand public : la quasi-totalité des dirigeants interrogées ont une bonne image de l’Allemagne (99% contre 77% pour l’opinion publique), et plus d’un tiers (35%) en ont même une très bonne image. En outre, ils accordent une grande importance aux relations franco-allemandes, qu’ils estiment de manière quasi unanime (à 97%, soit 12 points de plus que le grand public) nécessaires pour l’avenir de l’Union européenne. Néanmoins, si ils estiment globalement que ces relations sont satisfaisantes (à 86%, +16 points par rapport au grand public), il y existe une marge d’amélioration puisque seuls 20% les estiment tout à fait satisfaisantes, et un quart d’entre eux ne les trouvent pas équilibrées (contre 39% pour le grand public).
Les entreprises françaises estimant avoir des concurrents allemands (la moitié des entreprises répondantes) se jugent par ailleurs plutôt compétitives vis-à-vis de leurs homologues allemandes. Dans le détail :
- Elles estiment qu’elles sont comparables à leurs concurrentes allemandes en termes de rapport qualité-prix, de respect des délais, de degré de transformation digitale et d’innovation des produits / services ;
- Sans surprise, le coût du travail est en revanche jugé comme un désavantage concurrentiel, malgré l’amélioration de la compétitivité-coût de la France vis-à-vis de l’Allemagne observée depuis 2009. 53% des PME et ETI concernées s’estiment désavantagées contre seulement 18% avantagées ; la proportion d’entreprises s’estimant désavantagées monte à deux tiers pour les entreprises qui ont une activité en Allemagne.
- Les entreprises françaises se jugent également un peu moins flexibles et capables de s’adapter au marché que leurs concurrentes allemandes (20% s’estiment meilleures, 48% comparables et 32% plus mauvaises sur ce critère).
Ainsi, si les dirigeants de PME et ETI français ont une bonne image de l’Allemagne et pensent que les relations franco-allemandes sont nécessaires, les résultats de l’enquête montrent qu’il existe un potentiel pour approfondir les relations entre les entreprises des deux pays :
- 4 sur 10 des entreprises françaises interrogées seulement ont des relations commerciales ou d’investissement avec des entreprises allemandes.
- à peine 1 sur 3 des entreprises françaises font part de leur volonté de rapprochement avec des entreprises allemandes, que ce soit commercialement ou via des investissements,
- et près de 1 sur 2 montrent un fort intérêt pour la mise en place d’initiatives communes par la création de clubs d’échanges ou de partenariats dans le domaine de l’innovation. Ces initiatives communes constituent la première démarche à conduire pour envisager de se développer en Allemagne commercialement ou sous forme d’investissements.