Alors que les agriculteurs – et plus particulièrement les éleveurs – manifestent depuis quelques semaines pour protester contre la baisse des cours des produits agricoles et que le gouvernement a appelé les consommateurs à faire preuve de patriotisme économique, l’Ifop a interrogé les Français pour le compte de Sud Ouest Dimanche afin de mesurer leur disposition à payer plus cher des produits alimentaires pour garantir un revenu correct aux agriculteurs.
Il s’avère que les résultats restent stables depuis février 2014, et qu’une majorité de Français (55%) font montre de leur disposition à consentir à une augmentation du prix des produits alimentaires dans le but de soutenir les agriculteurs. Néanmoins, dans un contexte économique toujours tendu, ce surcoût accepté reste marginal et ne dépasserait 5% du prix actuel pour plus d’un tiers (37%) des Français. Moins d’un interviewé sur cinq (18%) serait d’accord pour payer un tel produit 10% plus cher. Ces chiffres sont identiques à ceux que l’on mesure depuis plusieurs années, comme si la mobilisation des éleveurs n’avait pas permis de « faire bouger les lignes » à ce jour. Mais rappelons que la propension à dépenser davantage est fortement conditionnée par un pouvoir d’achat en berne.
Ainsi, dans le détail, plusieurs clivages socioprofessionnels, ou géographiques se font jour. Les catégories les plus enclines à accepter de payer plus cher des produits agricoles sont les catégories socioprofessionnelles les plus aisées – possédant a priori un pouvoir d’achat relativement élevé. Les professions libérales et les cadres supérieurs sont 71% à accepter une telle augmentation contre 43% seulement des employés et ouvriers. Les habitants de l’agglomération parisienne (73% contre 51% des habitants des communes rurales) se montrent également mieux disposés. Ces mêmes catégories se révèlent également être disposées à consentir les plus fortes augmentations du prix des produits agricoles : 37% des catégories socioprofessionnelles supérieures seraient prêtes à dépenser 10% ou plus lors de ce type d’achat contre seulement 10% des ouvriers et employés.
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