Le sondage Ifop pour la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives confirme le bon niveau de connaissance scientifique des Français sur le cannabis et les risques liés à sa consommation, en particulier à l’adolescence. La MILDECA souhaitait notamment mesurer leur connaissance du danger représenté par la précocité des consommations de cannabis des jeunes. Les résultats attestent que plus de 90 % des personnes interrogées savent que le cerveau adolescent est plus vulnérable à l’apparition de maladies psychiatriques. Ils ont également connaissance du fait que la consommation de cannabis à l’adolescence détériore les fonctions cognitives (concentration, mémoire, prise de décision…) et augmente le risque de développement de maladies pulmonaires et cardiovasculaires.
Si 75 % des personnes interrogées s’estiment bien informées sur les risques liés au cannabis, ce pourcentage monte à 82 % s’agissant des 15-35 ans. Mises en perspective avec les données du Baromètre Santé 2010 publié par l’Inpes, ces données témoignent de la progression du sentiment d’information qui était, pour cette classe d’âge, de 47 % en 2000 et de 75 % en 2010. Malgré un bon niveau de connaissance générale, tous âges confondus, 25 % de l’échantillon s’estime donc encore mal informé sur les risques que représente le cannabis pour la santé. Surtout, 60 % des personnes interrogées ont le sentiment que les jeunes de moins de 25 ans sont mal informés. Pour autant, ce sentiment est démenti par les résultats du sondage qui montrent que les jeunes de 15-18 ans connaissent bien ces risques.
Ce sondage révèle en revanche la nécessité d’une information ciblée sur les fumeurs de cannabis eux-mêmes. Ces derniers se considèrent en effet mieux informés que la moyenne des Français : 84 % des fumeurs de cannabis s’estiment bien informés contre 75 % de l’ensemble des personnes interrogées. Or si l’on confronte ces données à leur niveau de connaissance effective des risques, on observe qu’il est sensiblement inférieur à la moyenne. Alors que 92 % des jeunes de 15 à 18 ans connaissent la vulnérabilité accrue du cerveau à l’adolescence, cette connaissance n’est partagée que par 80 % des fumeurs de cette tranche d’âge.
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