L’Ifop pour l’Institut Terram (groupe de réflexion collégial et multidisciplinaire dédié à l’étude des territoires) et Chemins d’avenirs (association luttant contre les fractures territoriales en pariant sur la jeunesse rurale) a mené une grande enquête autour de la jeunesse et de la mobilité.
Dans cette étude, l’Ifop, l’institut Terram et Chemins d’avenirs ont choisi de rompre avec l’approche habituelle du rural centrée sur la ville – où les communes rurales sont définies comme celles n’appartenant pas à une unité urbaine – au profit d’une classification liée à leur faible densité de population. Dans cette étude, les territoires ruraux correspondent donc aux communes « peu denses » et « très peu denses », soit 88 % des communes et un quart des jeunes de 15 à 29 ans (26%). Avec cette approche fondée sur des calculs de densité et de population selon un principe d’agrégation de carreaux de 1 kilomètre de côté, le rural est défini comme le territoire des espaces les moins densément peuplés selon des seuils choisis au niveau européen.
Cette définition permet de :
1 – dépasser l’approche « morphologique » habituelle du rural qui définit les territoires ruraux « en creux » par rapport à l’urbain. Reposant sur une délimitation du territoire en unités urbaines[1] (UU) à partir de critères de continuité du bâti et de population, cette approche définit en effet le rural de façon résiduelle par rapport à l’urbain. Et cette approche jugée parfois trop binaire a pour défaut de surestimer le territoire urbain tout en manquant de nuance dans les degrés d’urbanisation ;
2 – reprendre les bases d’une typologie européenne qui offre des possibilités de comparaison internationale. Issue des travaux de la Commission européenne, cette nouvelle typologie européenne permet des approches très riches sur les espaces très peu denses, notamment en mesurant l’éloignement et l’enclavement et de décrire ces espaces très divers. Les seuils de densité et de population ayant été fixés pour tous les pays européens de manière homogène, cette approche permet de comparer les situations entre pays membres ;
3 – d’adopter une grille fixant des degrés d’urbanisation, ce qui permet de dépasser l’approche binaire marquant une commune comme étant rurale ou urbaine, tout en permettant de cartographier à un échelon infracommunal cohérent : l’utilisation de données au carreau offrant la possibilité de repérer la présence de carreaux de différentes natures au sein d’une même commune.
Retrouvez l’intégralité des résultats de cette étude sur le site de l’Institut Terram : Institut Terram – Penser, innover et agir pour nos territoires. (institut-terram.org)
[1] Commune ou ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants. En outre, chaque commune concernée possède plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.