Depuis 2021, la Fondation AÉSIO collabore avec Ifop pour réaliser un baromètre sur le bien-être mental des Français. Cette année encore, la 4ème vague de cette étude apporte un éclairage précieux sur l’état d’esprit, les évolutions et les attentes des Français en matière de bien-être mentale.
Elisa JUNGERS, Directrice de la Fondation AÉSIO, revient sur les principaux enseignements de cette 4ème vague du baromètre.
Question 1 : Pouvez-vous nous expliquer le rôle de votre fondation dans la promotion du bien-être mental en France et en quoi cette étude s’inscrit dans vos actions ?
Depuis sa création en 2021, la Fondation AÉSIO agit pour le bien-être mental des individus tout au long de la vie. Elle soutient financièrement et opérationnellement des projets d’intérêt général qui font progresser la santé mentale en France et accompagnent les personnes en souffrance psychique.
Le baromètre du bien-être mental des Français.es, réalisé en collaboration avec l’IFOP depuis quatre ans, est un outil précieux qui nous permet de suivre :
- l’évolution des perceptions relatives au bien-être mental dans la société française
- le rapport qu’entretiennent les Français.es avec leur propre bien-être mental
Chaque année, nous mettons l’accent sur des thématiques spécifiques afin d’orienter notre appel à projets annuel et la sélection des lauréats. En 2024, notre appel à projets se concentrait sur le thème suivant : « Agir pour améliorer la santé mentale des personnes victimes de violences ».
Question 2 : L’étude montre que 53 % des Français ont ressenti une souffrance psychique au cours des 12 derniers mois, avec des inégalités selon l’âge, le sexe et les expériences de violence. Comment votre fondation peut-elle contribuer à réduire ces inégalités et améliorer la prise en charge du bien-être mental ?
En effet, l’étude indique que certains groupes, comme les jeunes et les femmes, sont plus vulnérables à la souffrance psychique. Chaque année, nous lançons un nouvel appel à projets visant une problématique spécifique, sans cibler de population particulière. Les administrateurs de la Fondation veillent à sélectionner des lauréats qui répondent aux besoins des populations les plus vulnérables en matière de santé mentale. Notre fondation agit comme animateur de réseau auprès de ces lauréats, en leur offrant l’opportunité de partager leur expertise et de discuter des synergies et des défis communs, entre eux et avec d’autres acteurs pertinents. Au fil des années, en favorisant cette mise en lien et en accompagnant nos partenaires dans la valorisation et la mesure d’impact de leur projet, nous avons constitué une véritable communauté d’acteurs engagés, œuvrant collectivement pour relever les défis dans le champ de la santé mentale en France.
Question 3 : À la lumière des résultats de cette enquête, quelles nouvelles initiatives ou actions votre fondation envisage-t-elle de mettre en place pour répondre aux besoins croissants en matière de santé mentale ? Comment ces données influenceront-elles vos priorités à venir ?
Les résultats de l’étude sont riches d’enseignements et orientent nos actions à de multiples niveaux. Néanmoins pour résumer, voici les deux chiffres en lien avec nos priorités que je retiens en particulier :
- 34% des personnes ayant subi des violences n’ont pas retrouvé leur bien-être mental. Notre appel à projets intitulé « Agir pour améliorer la santé mentale des personnes victimes de violences » vise directement cette problématique. Les lauréats seront révélés fin octobre 2024.
- Pour 75% des sondés, la santé mentale est un sujet tabou en France. Dépasser ce tabou est nécessaire pour améliorer la prise en charge. Pour 81% des personnes interrogées, si le bien-être mental devenait une Grande Cause Nationale, cela aiderait à libérer la parole et à rendre le sujet moins tabou. La Fondation AÉSIO a récemment apporté son soutien à l’Alliance pour la santé mentale, une association qui milite pour faire de la santé mentale la Grande Cause Nationale en 2025 ; ambition que partage le Premier Ministre selon sa prise de parole du 22 septembre dernier. C’est une véritable et encourageante avancée dans la reconnaissance de l’enjeu crucial que représente la santé mentale en France !
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