Alors que l’hypothèse d’une candidature d’Eric Zemmour lors de l’élection présidentielle 2022 est de plus en plus évoquée, l’étude Ifop pour Le Point mesure les intentions de vote des Français dans une configuration incluant l’éditorialiste controversé.
Il en ressort qu’Eric Zemmour recueillerait 5,5% des suffrages exprimés, un score peu élevé mais loin d’être marginal. Ainsi, dans un contexte d’éclatement du paysage politique (notamment à gauche) le polémiste serait au même niveau qu’Anne Hidalgo (5%) ou Yannick Jadot (5,5%). La faiblesse notable de la gauche constitue un des principaux enseignements de l’enquête. La combinaison d’une absence de leadership, du fait que ces candidats ne soient pas réellement déclarés ou en campagne et du climat sécuritaire sont particulièrement préjudiciables à la gauche. Jean-Luc Mélenchon, lui, conserve un noyau d’électeurs légèrement moins maigre (9%) qui le place en tête d’une gauche sinistrée (rassemblant moins d’un quart des intentions de votes tous candidats confondus).
En revanche, le score d’Eric Zemmour n’ampute guère le solide socle de Marine Le Pen (28% des intentions de vote). L’éditorialiste « capte » une bonne partie de ses potentiels électeurs ailleurs qu’au Rassemblement National (recueillant dans cette configuration notamment le soutien de 13% des sympathisants des Républicains). Se dessine ainsi un bloc de droite nationale (avec les candidatures d’Eric Zemmour, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan) très important : 37% des intentions de votes cumulées. Avec la faiblesse historique de la gauche, ce chiffre est une autre manifestation de la droitisation du paysage électoral.
Dans ce climat, Emmanuel Macron résiste (26% des intention de vote) et le duopôle Macron/Le Pen est, pour l’heure, plus en place que jamais. Xavier Bertrand, lui, fait mieux que la gauche (13%) mais est pris en étau entre le bloc de droite nationale et Emmanuel Macron.