L’indicateur Ifop/JDD d’évaluation de l’abstention au premier tour de l’élection présidentielle révèle un score de 32% de Français qui n’iraient pas voter le 22 avril prochain. Ce chiffre, s’il était confirmé dans près de trois semaines, constituerait un record historique de l’abstention pour le premier tour d’un scrutin présidentiel et confirmerait le cycle abstentionniste que connait le pays depuis 2007. Dans le détail, les personnes âgées de moins de 35 ans, les ouvriers (54% d’abstention), les habitants des communes rurales, les sympathisants d’Extrême gauche et du FN constituent les segments de population les plus abstentionnistes. En outre, il est frappant d’observer une détérioration de trois points de la participation depuis une première mesure Ifop/JDD datant du 15-16 mars, qui indiquait un taux de participation de 71%. Cette première enquête avait été menée avant le drame de Toulouse. Tout se passe comme si cet événement avait « cassé » la dynamique de campagne électorale. L’exploitation du drame de Toulouse, notamment marquée par la réintroduction dans la campagne des thématiques de l’insécurité et de l’immigration, s’est avérée largement en décalage avec les préoccupations des Français, axées sur les questions économiques et sociales. Par ailleurs, la logique de bipolarisation à l’œuvre dans cette campagne, caractérisée par le duel annoncé entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, constitue peut être un élément supplémentaire de cette participation en net retrait comparée au scrutin présidentiel. A cet égard, seuls 43% des Français appellent de leurs vœux un second tour opposant les candidats du PS et de l’UMP, 28% souhaitent un duel entre François Hollande et un autre candidat, 25% expriment le vœux d’un duel entre Nicolas Sarkozy et un autre candidat que François Hollande.
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