Relancée dans le débat public à la suite des déclarations de l’ancien directeur de l’OMC Pascal Lamy prônant les « petits boulots » payés en-dessous du Smic, puis de la proposition de « smic intermédiaire » du président du Medef Pierre Gattaz, l’idée d’un « Smic jeunes », qui s’élèverait à un niveau moindre que le Smic, n’est pas nouvelle. Que ce soit sous la forme du CIP (contrat d’insertion professionnelle), en 1994, du CPE (contrat première embauche), en 2006, ou du « smic intermédiaire » évoqué aujourd’hui, la proposition d’un Smic réduit ou d’un contrat plus flexible afin de lutter contre le chômage des populations les plus touchées, en incitant notamment à l’embauche des jeunes ou des demandeurs d’emploi les moins expérimentés ou les moins qualifiés, a régulièrement refait surface ces vingt dernières années, mais sans jamais aboutir. Le CIP, mis en place entre fin 1993 et début 1994, fut retiré sous la pression populaire, notamment des jeunes, et la loi sur le CPE, bien que votée en février 2006, ne fut jamais appliquée. Quant à la dernière proposition de « smic intermédiaire » du patron du Medef, elle a provoqué un tel tollé au sein de la classe politique, dans la majorité comme dans l’opposition, que l’on peut sincèrement douter qu’elle soit suivie d’effet. Elle n’en a pas moins ressuscité le débat autour du Smic jeune en France. Un débat sur lequel revient ce nouveau numéro d’Ifop Collectors, à travers l’analyse de sondages réalisés, en 1994 et 2006, à la suite des différentes propositions de « smic jeunes » ou « contrat jeunes ».
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