Dans La France sous nos yeux , nous avons utilisé avec Jean-Laurent Cassely l’image de la coupe géologique pour rendre compte de la sédimentation des différentes strates culturelles s’étant déposées au fil du temps sur notre pays en partant de la couche catholique jusqu’à la couche « yankee » (héritée de plusieurs décennies d’américanisation) en passant notamment par la couche culturelle régionale.
Pour décrire notre paysage mémoriel, la métaphore du circuit imprimé nous semble plus parlante. Ce composant électronique est en effet constitué de plusieurs couches et pellicules superposées et quand le circuit imprimé est relativement ancien, certaines couches demeurent actives, quand d’autres s’éteignent ou deviennent moins conductrices d’électricité. Il en va de même des différentes strates mémorielles qui irriguent notre pays. Parmi ces couches, il en est une qui est particulièrement douloureuse et qui est périodiquement réactivée, au gré des événements et de l’actualité.