À l’heure où nous écrivons ces lignes, les « gilets jaunes » ont défilé pour leur quatorzième samedi consécutif dans de nombreuses villes de France. À partir du moment où ce mouvement est parvenu à s’inscrire dans la durée en dépit des annonces présidentielles du 10 décembre et du lancement du grand débat et qu’il a acquis une certaine consistance, il convient de l’appréhender non plus seulement comme le réceptacle des mécontentements diffus et hétéroclites à l’encontre d’Emmanuel Macron et de sa politique mais comme un phénomène social autonome. Pour tenter d’approcher la réalité de ce mouvement hors norme, l’Ifop a opté pour la Fondation Jean-Jaurès pour une formulation de question permettant de quantifier ce que représente l’assise sociologique des « gilets jaunes ». En janvier 2019, deux mois après le début du mouvement, 16% des Français se définissent comme « gilets jaunes » quand 44% affichent de la sympathie sans pour autant s’identifier à ce mouvement, 40% ne se sentant ni proches ni en soutien.
Note n°3 : Usage et rapport à la violence du mouvement des « gilets jaunes »