Pour connaître et comprendre l’utilisation et les perceptions par les Français des études d’opinion lors de la séquence électorale du premier semestre 2012, l’Ifop a réalisé un sondage sur les sondages . Perpétuant une tradition établie lors de la campagne présidentielle de 1995, cette enquête en forme de mise en abyme visait à apporter des éléments de réponses à trois questions : quelles sont les pratiques des Français en matière de consommation de sondages d’opinion ? Comment les instituts de sondage sont-ils perçus ? Quel est le rôle des sondages d’opinion dans la vie politique et démocratique, et plus précisément quelle influence leur est prêtée dans le cadre de la campagne électorale ?
Ce type d’enquête est soumis à un double biais méthodologique. D’abord, un biais d’échantillonnage : les interviewés ayant participé à cette enquête sont bien représentatifs de l’ensemble de la population française dans sa répartition sociodémographique, à l’exception des personnes réfractaires par principe aux enquêtes d’opinion, qui ont dû logiquement refuser de se prêter au questionnement. Ensuite, un biais de contexte : cette étude a été réalisée pendant la campagne pour l’élection présidentielle, c’est-à-dire précisément dans la période où les sondages bénéficient de la plus grande exposition médiatique, font l‘objet de débats et de polémiques et se trouvent la plupart du temps réduits, au moins dans leur expression médiatique, aux simples intentions de vote, à l’exclusion de presque tous les autres types de sondages. Inévitables, ces deux écueils constituent une limite indépassable pour l’analyse de cette enquête, qui n’en conserve pas moins une grande partie de son intérêt, notamment dans la mise en perspective historique des résultats.
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