A l’issu d’une élection sous haute tension ce dimanche 9 juin, le sondage jour du vote nous permet de mieux comprendre ce scrutin européen.
Tout d’abord, il est important de mentionner que l’intérêt pour la campagne électorale européenne augmente de façon significative dans le temps long. Les Français étaient 24% à se dire intéressés par la campagne en 2009, 35% en 2014, et 39% en 2019 comme en 2024. Malgré l’intérêt grandissant pour les campagnes européennes, moins de Français se sont prononcés en fonction d’enjeux européens cette année (54%, contre 61% en 2019).
Cet intérêt croissant se traduit dans les urnes : la participation a atteint ce dimanche un niveau record, le plus élevé depuis 1994 en mobilisant 51,5% des Français. On note notamment, par rapport à 2019, une plus forte mobilisation des populations qui, traditionnellement, votent moins : les moins de 35 ans (41%) et les catégories populaires (47%). Les catégories modestes (50%) et pauvres (44%) ont cependant moins voté en 2024. Parmi les déterminants de l’abstention, une importante minorité d’abstentionnistes indique parmi les raisons du non-vote l’absence d’impact que ces élections peuvent avoir, que ce soit sur leur situation personnelle (43%) ou sur celle du pays (42%).
S’agissant du vote, le scrutin est marqué par l’écrasante victoire du Rassemblement national, qui obtient 31,4% des voix, soit le plus gros score d’une liste mono-partisane française aux élections européennes. Le RN devient de ce fait le premier parti français, dans presque toutes les strates de la société. La majorité présidentielle, loin derrière avec 14,6% des voix, sauve sa deuxième place en se plaçant tout juste devant la liste Parti socialiste-Place Publique (13,8%). La proportion de Français ayant voté pour sanctionner le gouvernement atteint d’ailleurs un niveau record cette année (44%, contre 38% en 2019). Derrière suivent les listes France insoumise (9,9%) et Les Républicains (7,2%), ainsi que les listes Les Ecologistes (5,5%) et Reconquête (5,5%), tout juste qualifiées pour envoyer des députés au Parlement européen. Parmi les enjeux déterminants pour les Français lors de cette élection, on retrouve la santé (66%), la lutte contre le terrorisme (65%), la sécurité (64%) et la lutte contre l’immigration clandestine (59%), devant le pouvoir d’achat (57%).
Enfin, une majorité de Français indiquait souhaiter une dissolution de l’Assemblée nationale (54%), un score qui monte à 72% chez les électeurs de La France insoumise, et 83% chez les électeurs du RN et de Reconquête. Ils ont été exaucés.