Les cinq années de mandat de François Hollande et l’émergence d’Emmanuel Macron à la présidence de la République ont ébranlé les clés de compréhension de la vie politique française. Le sondage Ifop pour L’Humanité, à quelques heures de l’ouverture de la Fête organisé par le journal, montre toutefois que l’identité de gauche existe toujours en dépit de quelques soubresauts.
Alors que 56% des personnes interrogées inclinent à droite, 44% des Français se positionnent à gauche sur un axe gauche-droite sur le plan politique. L’identité de gauche se situe ainsi en retrait par rapport aux années précédentes (48% en septembre 2016, 47% en septembre 2015 et 47% septembre 2014). Mais des signes de résistance apparaissent : 67% des personnes se revendiquant de gauche déclarent être fières de cette identité, soit un score en hausse de 9 points par rapport à la vague précédente.
L’identité de gauche continue à se construire en opposition très nette avec la droite. 69% des personnes de gauche considèrent en effet qu’il existe toujours des différences entre la gauche et la droite, soit un résultat en hausse de 6 points malgré les derniers résultats électoraux. Ce clivage se concrétise dans la perception qu’ont les Français de certains sujets. Ainsi, 64% des personnes de gauche sont favorables à ce que tous les étrangers résidant en France depuis plusieurs années aient le droit de vote aux élections municipales, contre 28% des personnes de droite. De même, 44% des personnes se revendiquant de gauche considèrent qu’il faut que l’Etat donne plus de libertés aux chefs d’entreprise, contre 72% de celles se positionnant au centre-droit, à droite ou à l’extrême-droite.
Dans cette perspective, la politique conduite par Emmanuel Macron ne trouve pas grâce aux yeux du peuple de gauche. Seules 28% d’entre elles classent à gauche l’action du Président de la République, tandis que 72% la positionnent à droite. La réforme du code du travail apparaît comme l’un des points de cette crispation. A peine 29% des personnes se revendiquant de gauche estiment qu’elle sera en mesure de faire reculer à terme le chômage, alors que la méthode employée et notamment le recours aux ordonnances sont décriés.
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