Dans le contexte actuel de crise sanitaire, économique, sociale et culturelle, rythmé par les restrictions visant à endiguer la propagation du virus de Covid-19, la crainte de voir émerger une « génération sacrifiée » s’est imposée au cœur du débat public.
Pour objectiver ces inquiétudes, le collectif AvenirDesJeunes a commandé un vaste sondage auprès de l’IFOP, dont les résultats soulignent les enseignements suivants :
- Ils démontrent avant tout que la crise n’emporte pas les mêmes conséquences sur les jeunes femmes et les jeunes hommes : quelle que soit la question posée, la situation des jeunes femmes apparaît comme plus difficile. Près d’1/3 des jeunes femmes sondées déclarent que la situation actuelle impacte très négativement leur capacité à se projeter dans l’avenir, lorsque le pourcentage de jeunes hommes sur la même question n’est que de 18 %. Les jeunes femmes affirment également davantage très mal vivre les conséquences de la crise sanitaire sur leur isolement social (31 %), lorsque les jeunes hommes sont moins de 20 % dans la même situation.
- L’étude témoigne également d’une fracture au sein de la jeunesse autour de la confiance en l’avenir, avec une ventilation fonction des genres, de l’âge et du niveau de diplôme des sondés. D’une manière générale, les jeunes hommes sont plus confiants que les jeunes femmes (59 % contre 46 %). Les plus jeunes doutent davantage quant à leur avenir : le taux de confiance de 58 % des 24-28 ans tombe à 44 % chez les 16-18 ans. Enfin, le niveau de diplôme impacte de façon significative le niveau de confiance des jeunes Français : 63 % des diplômés du supérieur se disent confiants, contre 49 % au niveau Bac et 44 % au niveau BEPC ou sans diplôme. De même, les apprentis et jeunes en emploi ont davantage confiance en l’avenir et une perception globalement plus positive que les jeunes ni en emploi, ni en formation dits « NEET[1]» et les étudiants.
- Enfin, les résultats de l’enquête tendent à prouver qu’une importante majorité des 16-28 ans (75 %) compte sur elle-même et son entourage familial pour trouver des solutions, davantage que sur les entreprises, les associations ou les pouvoirs publics.