Analyse de l’Ifop réalisée pour la Fondation Jean Jaurès.
Les Français inquiets quant à la retraite
Aujourd’hui l’évocation de la retraite est plutôt sombre. Pour les actifs, la retraite est source d’anxiété. Les plus jeunes éprouvent de grandes difficultés à se projeter à l’âge de la retraite. Les réformes successives, dont le rythme perçu en accélération, sont sources de pessimisme. La question financière est particulièrement sensible pour l’ensemble des personnes interrogées. Les inquiétudes sont particulièrement fortes chez les plus jeunes et les catégories populaires qui n’ont pas aujourd’hui les moyens d’épargner ou de se lancer dans un investissement immobilier. Seuls les plus âgés, retraités ou proches de l’âge de la retraite semblent plus sereins. 26 % seulement des personnes interrogées se montrent confiantes concernant le versement d’une pension de retraite jugées convenable.
Un système de retraite par répartition auquel les Français restent toutefois très attachés
On retrouve dans les propos recueillis au travers de la communauté en ligne le fort attachement, voire une certaine fierté associée au système des retraites par répartition tel qu’il existe en France. Cet attachement cache en réalité des motivations très individualistes.
La réforme engagée par le gouvernement Ayrault est avant tout jugée à l’aune du coût personnel nécessaire
Seuls 21 % des Français jugent satisfaisante la réforme annoncée du système des retraites. Chacun voit dans l’autre le responsable des difficultés auxquelles le système est confronté et les inégalités de traitement sont largement évoquées. Les salariés du secteur public, les régimes spéciaux, le patronat, les riches ou encore les élus sont pointés du doigt de façon récurrente. Il semble en effet acquis, au regard de l’allongement de la durée de vie mais aussi du ratio entre actifs et retraités, qu’il sera nécessaire aux plus jeunes générations de travailler plus longtemps pour pouvoir financer les retraites. Cela étant, rien ne semble clair sur l’impact réel de la réforme, ni sur l’importance de l’effort à consentir. La prise en compte de la pénibilité apparaît pertinente et juste, notamment au regard de l’allongement requis de la durée de cotisation. Le pan de la réforme visant à compenser les retraites des femmes est globalement apprécié. La validation d’annuités dans le cadre de l’apprentissage soulève peu de débat. Il semble ainsi tout à fait logique aux salariés comme aux retraités que les stagiaires qui participent activement à la productivité des entreprises puissent faire valoir cette période comme s’il s’agissait d’un emploi à proprement parler. La mise en place d’un outil de pilotage annuel est jugée positive. La simplification du suivi et du solde de la retraite via la mise en place d’un compte numérique accessible des bénéficiaires et alimenté par les caisses de retraites suscite l’intérêt.
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