Question 1 : Pourriez-vous nous expliquer le rôle et les missions principales de la Fnaut, ainsi que le contexte dans lequel cette étude a été réalisée ?
La Fnaut est une association de consommateurs agréée par les Pouvoirs Publics pour la défense et la représentation en justice des intérêts des consommateurs. La Fnaut est présente sur tout le territoire métropolitain grâce aux onze Fnaut régionales, regroupant plus de 150 associations adhérentes. Elle informe, conseille et défend les usagers en cas de litige avec une entreprise de transport public urbain, ferroviaire, routier ou aérien. Grosso modo, elle a deux casquettes :
– un rôle médiatique : elle intervient dans les médias pour porter la voix des usagers de toutes les mobilités et réagit à l’actualité en publiant sur les réseaux sociaux ainsi que sur le site www.fnaut.fr des communiqués et des études,
– un rôle d’expert : elle organise des colloques sur des thèmes relatifs à son action et fait connaître les besoins des usagers en intervenant régulièrement auprès des décideurs publics, des professionnels du secteur des transports et auprès des Parlementaires. Elle est auditionnée par les commissions parlementaires, le Conseil Économique et Social, le Conseil d’État et fait partie de nombreuses instances. Enfin, elle est présente au niveau européen par sa participation à la Fédération Européenne des Voyageurs, qu’elle préside par ailleurs.
Votre étude est ancrée dans un contexte bien particulier pour les transports collectifs. Depuis quelques années, nous nous sommes rendu compte que les comportements de mobilité étaient en pleine évolution. Nous avons donc voulu mettre en place une étude robuste et précise afin de mieux connaître et comprendre les attentes des voyageurs et non voyageurs en matière de transports ferroviaires. C’est ce type d’étude qui nous permet d’asseoir notre expertise pour mieux défendre les voyageurs.
Question 2 : L’étude nous révèle que 75 % des personnes qui ne prennent jamais le train choisissent un autre mode de transport bien qu’il soit possible d’utiliser le train, en raison d’une image perçue comme peu flexible et surtout trop chère. De plus, 70 % des utilisateurs actuels trouvent les prix des billets trop élevés, quel que soit le moment de l’achat, et 84 % des non-utilisateurs partagent cet avis.
Face à ces constats, quel rôle la Fnaut peut-elle jouer pour répondre aux attentes des voyageurs ferroviaires ?
Effectivement, le train souffre de l’image d’un mode trop cher et pas assez flexible par ceux qui ne l’utilisent pas… Quel constat décevant ! À l’inverse pour ceux qui l’utilisent, il est perçu comme un mode confortable, rapide et facile ou pratique à utiliser ! On a donc un réel potentiel de report non négligeable pour le train si on arrive à changer le regard de nombreux Français sur le train.
La Fnaut s’attache à promouvoir le train dans son activité, sur le site internet, sur les réseaux sociaux dans les études qu’elle réalise. Selon nous, le vrai potentiel de développement pour le train se situe avant tout sur les déplacements de 100 à 300 km car ce sont ceux qui sont les plus pratiqués en voiture par les Français. Pourtant aujourd’hui, le train est perçu comme une alternative à la voiture surtout pour les distances entre 300 et 500 km (notamment en termes de rapidité, possibilité de faire autre chose pendant le trajet…), puis sa part modale diminue lentement au profit par l’avion au fur et à mesure que la distance augmente.
La Fnaut rappelle quotidiennement dans les médias comme dans nos relations avec les transporteurs ou décideurs publics le leitmotiv pour favoriser le report modal, dans l’ordre : « tout d’abord l’offre, puis la facilité d’usage et enfin les prix sont les clés du succès du report modal ».
Question 3 : Au vu des résultats de l’étude sur les attentes des voyageurs ferroviaires, quelles sont les principales actions que la Fnaut envisage de mettre en oeuvre pour répondre à ces préoccupations ? Comment ces nouvelles données vont-elles influencer vos priorités et stratégies à venir ?
Lorsque l’étude a été rendue publique, tant dans la presse quotidienne généraliste que spécialisée ainsi de très nombreux journalistes radio et de télévision se sont emparés du sujet. La réputation de la Fnaut comme le sérieux de l’Ifop ont permis de mettre en avant le sujet du ferroviaire et les constats parfois désolants de la complexité de mise en oeuvre d’un report modal. La Fnaut a répondu à une quarantaine d’interviews qui ont eu d’excellentes retombées et qui ont touché les transporteurs. C’est grâce à ce rayonnement dans le secteur des transports collectifs que la Fnaut espère faire résonner la voix des usagers et inciter au report modal.
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