“Nous avons souhaité interroger étudiants ET dirigeants car nous entendons beaucoup de choses sur l’entrepreneuriat, notamment dans les médias, qui contribuent à façonner et renforcer certaines idées reçues voire certains stéréotypes”

NEMOW Lab a sollicité le pôle Opinion pour une étude sur l’entrepreneuriat à travers le prisme du genre, offrant ainsi une perspective croisée entre les représentations étudiantes et la réalité des entrepreneur(e)s.

Jessica Matoua-David, Présidente fondatrice de NEMOW Lab et Elise Tissier, Directrice de Bpifrance Le Lab, reviennent sur les principaux constats de l’étude et retracent les défis principaux ainsi que les solutions projetées pour l’avenir.

Question 1 : Pouvez-vous nous présenter en quelques mots Nemow Lab et expliquer les raisons qui vous ont conduit à interroger les étudiants et les dirigeants sur l’entrepreneuriat féminin. Pourquoi vous est-il paru nécessaire d’offrir un regard croisé femmes-hommes sur la question ?

NEMOW Lab est un think tank dédié à l’entrepreneuriat des femmes dont l’objectif est de mener une réflexion prospective et fédérer les acteurs de l’écosystème autour de projets communs, innovants et à impact afin d’améliorer la ressource à disposition de celles qui souhaitent entreprendre.

Nous avons souhaité interroger étudiants ET dirigeants car nous entendons beaucoup de choses sur l’entrepreneuriat, notamment dans les médias, qui contribuent à façonner et renforcer certaines idées reçues voire certains stéréotypes. Nous avons voulu, sous l’angle particulier des ressources, évaluer dans quelle mesure cela pouvait se retrouver dans les représentations étudiantes et mettre en perspective ces représentations avec la réalité de parcours entrepreneuriaux vécus.

Le comparatif femme -homme nous semble indispensable si l’on souhaite comprendre précisément l’impact du genre sur la démarche entrepreneuriale et dans un deuxième temps apporter les bonnes réponses/ ressources.

Question 2 : Le premier constat de l’étude démontre que le désir d’entrepreneuriat ne connaît pas de frontière de genre. Pourtant les clivages de genre se révèlent davantage à l’heure de la concrétisation de leur projet : 75% des étudiants envisagent de créer leur entreprise contre 63% des étudiantes. Comment expliquez-vous ces données ?

Je l’explique en grande partie par l’influence d’une certaine construction sociale subie par les femmes…

Question 3 : Quels seront les principaux défis à venir et les solutions que vous projetez de mettre en place concernant l’accompagnement des femmes sur la voie entrepreneuriale ?

Cette étude s’inscrit dans le cadre du programme recherche -action que nous avons récemment lancé avec Bpifrance Le Lab (représenté Elise Tissier) en collaboration avec laboratoire de recherche Vallorem (représenté par Typhaine Lebègue). Cette partie quantitative constitue la première brique d’un travail de recherche plus approfondie que nous allons mener au cours des prochains mois afin de dépasser l’analyse descriptive.

Le principal défi en ce qui nous concerne est de tenter d’apporter une réponse globale à une réalité complexe. Nos actions sur ce thème ne pourront donc se construire efficacement qu’une fois ce travail approfondi effectué.