La Fondation Jean Jaurès a souhaité disposer d’une enquête pour mesurer l’ampleur des violences sexuelles dans la société française et pour cerner les traumatismes qu’elles pouvaient provoquer parmi les victimes. L’enquête réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 2167 femmes permet de dresser un premier état des lieux de la fréquence des différents comportements et attitudes sexistes et des violences sexuelles. La fréquence d’exposition des femmes à différents comportements sexistes ou à caractère sexuel est élevée. 58% des femmes interrogées ont déjà été exposées à des comportements déplacés, 57% à des propositions dérangeantes et une sur deux à des insultes ou des remarques à caractère sexiste (50%). Il en va quasiment de même pour ce qui est des gestes grossiers à connotation sexuelle (45% des femmes y ont déjà été confrontées) et même des caresses ou des attouchements à caractère sexuel sans leur consentement (43%). Si le fait le plus grave à savoir la « pénétration sexuelle avec violence, contrainte ou surprise », définition qui correspond légalement à un viol, est heureusement le moins fréquent, les chiffres obtenus dans cette enquête sont néanmoins massifs. Parmi l’échantillon représentatif de 2167 femmes interrogées, 12% d’entre elles déclarent avoir déjà subi ce que les textes définissent comme un viol. Pour une majorité de femmes victimes de viol, l’agression peut déboucher sur une fragilité psychologique importante voire même sur un état d’esprit suicidaire. Ainsi, 38% de ces femmes victimes d’un viol ont déjà sérieusement envisagé de se suicider contre « seulement » 22% des femmes en moyenne soit un écart de 16 points.
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