A la demande du Défenseur des droits, l’IFOP a réalisé un sondage sur la perception et le vécu des discriminations dans l’accès à un logement locatif. Afin d’identifier d’éventuelles différences liées au fait de résider dans un quartier sensible, échantillon représentatif des habitants de zones urbaines sensibles a également été interrogés. Pour 82% de la population française, les discriminations dans l’accès à un logement locatif sont fréquentes. Paradoxalement, ce chiffre est inférieur pour les seuls habitants des ZUS (70%) , alors qu’ils sont, dans les faits davantage exposés aux discriminations dans l’accès au logement : plus d’un tiers des habitants des ZUS ayant cherché un logement au cours des dix dernières années déclare avoir été victime de discrimination, contre un quart pour les personnes représentatives de la société française dans son ensemble.
Les personnes ayant un revenu irrégulier (CDD, intérim) sont perçues comme étant les plus exposées à des différences de traitement. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’un critère de discrimination au sens de la loi, l’irrégularité des revenus concerne le plus souvent des populations spécifiquement exposées aux discriminations, telles que les personnes jeunes, d’origine immigrée, les familles monoparentales… L’importance des ressources se retrouve à l’identique au niveau du vécu : le fait d’avoir un contrat de travail précaire ou des revenus ne provenant pas d’un salaire est cité comme un critère discriminant par plus de la moitié des victimes. S’agissant des autres critères de discrimination, on note une différence entre le vécu des habitants des ZUS et de la population globale : pour 37% des habitants des ZUS, la discrimination dont ils ont été victimes est liée à leur origine (contre 14% pour la France entière) et 32% à la structure familiale (contre 18% pour la France entière). Les spécificités sociodémographiques des ZUS peuvent expliquer ces différences. Le (jeune) âge est le 2ième critère (après les revenus) cité par les victimes représentant la France entière, alors qu’il n’apparaît qu’en 4ième position pour les victimes résidant en ZUS.
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